Le président du club blidéen entend redorer le blason d'une équipe au passé glorieux. L'Expression: Qu'est-ce qui vous a poussé, vous un industriel à opter pour la présidence d'un club de football. Mohamed Zahaf: L'amour que je porte à ce club depuis mon enfance. L'amour surtout que je porte à ma ville, Blida, qui mérite d'avoir un club de football digne de son standing, de sa réputation et des ses habitants. Avez-vous accepté rapidement de postuler à cette présidence ou vous a-t-il fallu du temps? Très sincèrement, quelle a été la réaction de vos proches? Ce sont des notables de la ville de Blida qui m'ont demandé au départ de déposer ma candidature. Je sais ce que veut dire gérer un club de football. Aussi ai-je pris tout mon temps pour réfléchir et consulter mes proches, lesquels se sont montrés réticents à une telle proposition. Croyez-moi, cela n'a pas été facile pour moi de les convaincre mais vu l'engouement que suscitait ma candidature auprès de la population de Blida, je ne pouvais refuser l'offre qui m'était faite. Quand vous parlez d'engouement, on croit savoir que votre candidature a incité les gens à s'intéresser encore plus à l'USMB. C'est exact. J'ai contacté des industriels de la ville et aucun ne m'a fermé sa porte. Tous sont prêts à m'aider pour redonner à l'USMB, une place digne de son histoire. Le plus extraordinaire, c'est que des gens que je ne connaissais même pas et qui sont de conditions modestes, ont eux-mêmes, proposé de m'aider. Certains m'ont assuré qu'ils étaient prêts à me donner des chèques de 30.000 à 40.000 DA. C'est dire qu'il y a une réelle envie de voir le club sortir de l'ornière pour jouer les premiers rôles. Vous parlez des industriels et des supporters. Qu'en est-il des autorités locales? Elles ont joué le jeu à fond. Aussi bien le wali que le président de l'APC, m'ont assuré qu'ils étaient à mes côtés. D'ailleurs dès mon installation, le premier a débloqué 9 millions de dinars pour le club et le second 10 millions de dinars. La section football est déjà un lourd fardeau. Pourquoi avoir brigué la présidence du C.S.A.? Parce qu'à mon avis, celui qui le dirige en ce moment n'a pas les compétences requises. Je suis allé à cette élection tout en sachant que j'allais au devant d'une défaite, car le jeu est cadenassé à ce niveau. Il a tous les présidents de section à son service. Mais je crois bien que son élection sera remise en question. Et pourquoi donc? Tout simplement parce que son AG ordinaire n'était pas régulière. L'USMB comprend 14 sections. Normalement chacune d'elles fait sa propre A.G. ordinaire avant de passer à celle du club. Or, lui n'a fait que l'A.G. du club sans inclure la section football. C'est comme s'il y avait deux USMB. Ce n'est pas légal. En outre, dans son rapport final, il indique que la section football tourne autour d'un budget de 3 millions de dinars alors que le vrai chiffre est de 70 millions de dinars. La DJS a les PV des deux AG ordinaires, celle de la section football et celle du CSA. Il lui est facile de trouver cette anomalie. Revenons à la section football. Quel mode de gestion préconisez-vous? Je suis contre l'absolutisme, contre le règne de celui qui croit détenir tous les pouvoirs. J'ai à mes côtés trois vice-présidents et je me considère parmi eux comme un vice-président. Ce n'est pas parce que Zahaf n'est pas là que la gestion de l'USMB va s'arrêter. Tenez, je suis parti, il n'y a pas longtemps en France. Pendant mon absence, c'est un des vice-présidents qui s'est occupé du transfert de Touil. C'est lui qui a discuté avec le joueur, avec le président Yahi de l'USC et qui l'a fait venir au club. A mon retour, Touil était déjà enrôlé. Comment avez-vous trouvé le club le jour de votre installation? Dans un piteux état. Des dettes de partout, surtout avec les joueurs. Ceux-ci étaient sur des charbons ardents car ils se sentaient trahis. Rassurer les joueurs aura certainement été la tâche la plus urgente. Absolument. Le club sans l'athlète n'est rien. On n'a pas le droit de se moquer des gens. Lorsqu'on recrute quelqu'un c'est qu'on a les moyens de le payer, sinon mieux vaut le laisser partir ailleurs. Et puis comment voulez-vous qu'un joueur puisse se donner à fond à l'entraînement ou dans un match, s'il est poursuivi par des soucis financiers ? Il faut le mettre à l'abri de ces soucis pour ensuite lui demander de prouver sur le terrain ce dont il est capable. C'est ainsi que j'ai agi avec tous les joueurs. Vous pouvez le leur demander, ils sont tous à jour de paiement de la première tranche de leur prime de signature. Ils sont, en ce moment, en Tunisie. C'est exact. En un mois de travail, mes collaborateurs et moi avons réglé pas mal de problèmes. Nous avons recruté un staff technique aux compétences avérées. Nous avons signé un autre protocole d'accord en ce qui concerne la concession du stade. Nous avons organisé ce stage de Tunisie qui se déroule aux dernières nouvelles, dans de très bonnes conditions. Cela sans compter bien sûr, les discussions avec les joueurs, qui pour la plupart ont renouvelé leurs licences. Pas tous. Il y en a qui avaient été libérés avant que la FAF n'intervienne. Effectivement, il y a le cas de Maouche, de Dali, de Meçabih et de Zmit. Ce dernier reste avec nous. Pour les trois autres, si des clubs les veulent, ils doivent prendre attache avec nous. Les intérêts de l'USMB ne seront pas bradés. Pourtant il semblerait que l'USMA ait acquis définitivement Meçabih. Cela c'est vous qui le dites. Meçabih a été cédé au départ à l'USMA à titre de prêt, moyennant une certaine somme. Nous avons appris que l'ex-président de section aurait ensuite, en fin de saison, délivré une lettre de libération. Comme vous le savez, cette lettre n'est pas valable, puisque seul le président du CSA doit la signer. Meçabih appartient toujours à l'USMB. Pour terminer, quels objectifs assignez-vous à l'équipe cette saison? Finir parmi les premiers et pourquoi pas jouer le titre national. Vous semblez ambitieux? Je le suis de nature et puis pourquoi voir petit ? Nous avons donné à l'équipe les moyens de réaliser une belle saison. Croyez-moi de nombreux joueurs d'autres clubs envieraient ceux de l'USMB. Ce club doit remonter la pente et jouer constamment dans la cour des grands. C'est là un objectif réalisable car à Blida, les hommes de bonne volonté ne manquent pas.