Les résultats préliminaires des élections législatives ont jusqu'ici tracé une image claire du prochain parlement. Comme le prouve la répartition des sièges dont 85 pour Nidaa Tounès, 69 pour Ennahda, 16 Pour l'UPL, 15 pour le Front Populaire et 9 pour Afek Tounès. Cette répartition reste, pour l'heure, temporaire du fait que des recours et des plaintes ont été déposés au niveau de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie). Le dépôt des recours a démarré hier et se poursuit jusqu'à ce dimanche. Le ministère public au tribunal de première instance de Sfax a reçu deux plaintes de l'Irie de Sfax 2 contre deux partis qui ont commis des infractions durant la campagne électorale pour les législatives. Les plaintes concernent la violence et l'usage d'argent pour l'achat de voix. Contacté à ce sujet, M. Moncef Chikhrouhou, ex-patron du journal Le Temps et actuel député et président de la commission économique à l'Assemblée constituante nous a affirmé: «Les résultats définitifs ne seront annoncés que dans deux ou trois semaines par le tribunal de première instance de Tunis après examen des recours». Sans les citer nommément, Chikhrouhou a déclaré que des plaintes ont été déposées contre certains partis politiques qui ont commis des infractions durant la campagne électorale pour les législatives, utilisé la violence et usagé de l'argent pour l'achat de voix. Comme lors des élections législatives de 2011, l'Union patriotique libre du richissime Slim Riahi est le premier incriminé. Ainsi, les médias tunisiens s'interrogent, voire s'indignent pour certains, de la réussite rapide de ce parti. Créé juste avant les élections de l'Assemblée constituante en 2011, le parti n'avait remporté aucun siège à l'époque. Alors, comment expliquer le succès de Slim Riahi et de son parti? Ce «Berlusconi» tunisien s'est imposé -pour l'instant en tout cas- comme la troisième force du pays avec 5% des voix lors des législatives. Un score faible, mais qui fait de l'UPL un interlocuteur incontournable pour la formation d'une coalition majoritaire au Parlement tunisien. «Le plus étonnant dans ses élections législatives, est la disparition de plusieurs formations telles qu'Al Joumhouri, l'Union pour la Tunisie (UPT: Al Massar et indépendants), Ettakatol ou le Congrès pour la république (CPR) qui ont obtenu, chacun d'eux, 1 siège et zéro siège pour les autres», s'exclame M. Chikhroruhou. Certes, ces partis ont reçu une gifle en citant en exemple le CPR du président de la république qui a obtenu 4 sièges en contre 30 en 2011. «Pour sauver la face, le CPR devra composer avec l'Alliance démocratique avec laquelle il partage quasiment la même vision qui a pour objectif premier de développer les régions défavorisées situées tout au long des frontières avec l'Algérie pour endiguer le phénomène terroriste», a assuré M. Chikhrouhou. «Si on continuera à délaisser ces régions, leurs populations choisiront le camp du plus offrant. Si vous donnez 20 DT à chacun des citoyens de ces régions et que les terroristes leurs offrent 50, évidement, les populations de ces régions auront choisi leur camp. Ce qui va empirer et aggraver la situation sécuritaire dans la région», a-t-il encore renchérit. En ce qui concerne le futur gouvernement, M. Chikhrouhou indiquera le tiercé composé de l'UPL, du FP et d'Afek Tounès avec des différences que les résultats finaux de l'Isie départageront...... Mais, a-t-il dit, «il faut, d'ores et déjà, dire que ce tiercé (3e, 4e et 5e positions- sera celui qui décidera de la nouvelle coalition que le Mouvement Nidaa Tounès devra composer pour gouverner. En effet, avec environ 80-84 sièges, le parti de Béji Caïd Essebsi devra trouver entre 25 et 29 voix pour obtenir la majorité de 109 nécessaires pour gagner le vote de confiance du Parlement. Election présidentielle le 23 novembre La campagne électorale pour l'élection présidentielle prévues le 23 novembre prochain débutera ce dimanche. La présidence de la République a félicité, hier, dans un communiqué, le peuple tunisien pour la réussite des élections législatives, en appelant tous les électeurs à participer à faire réussir l'élection présidentielle, et ce en réalisant le plus grand taux de participation possible. La présidence a, également, félicité les nouveaux élus, leur souhaitant du succès dans la représentation des Tunisiens et Tunisiennes dans l'Assemblée du peuple. Abderrahim Zouari a pris l'initiative de retirer sa candidature, laissant ainsi la voie libre à Essebsi. Le retrait et le soutien des Destouriens peuvent conforter la position du leader de Nidaa Tounès.