Le bras de fer opposant les commerçants de Bab El Oued aux instances locaales a pris hier une autre tournure. Ainsi, le coeur n'était plus à la sollicitation. «C'est plutôt l'heure des manifestations de rue.» D'ailleurs, les commerçants des Quatre Horloges et ceux du marché Stambouli (ex- Nelson) se sont entendus pour un rassemblement, hier, devant les locaux de l'Assemblée populaire communale de Bab El Oued. Ces derniers, conscients de la gravité de la décision prise, sachant que les pouvoirs publics s'opposent mordicus à toute expression de rue à Alger, ont décidé finalement de se réunir à l'intérieur du marché. A l'issue de cette rencontre, une autre option s'est fait jour. Il s'agit de désigner une délégation qui sera chargée, le jour même, de négocier avec le président de l'APC pour trouver une issue à ce véritable casse-tête. Y aura-t-il une solution aux problèmes soulevés par les commerçants? Une question qui taraude l'esprit des marchands, et les autorités locales de Bab El Oued «ont décidé finalement de prêter une oreille attentive». Les commerçants, de leur côté, regroupés sous l'égide de l'Association de protection de l'activité commerciale, s'inquiètent désormais ouvertement de voir leur «calvaire perdurer». Convoquée par le président de l'APC, M.Babou, la délégation des commerçants s'était rendue dans la matinée dans le bureau du P/APC. Pour ne pas perdre la face, les deux parties antagonistes ont, d'ores et déjà, fait preuve de compréhension et de sagesse. Une commission de contrôle est née d'un accord entre les deux parties. M.Babou a accepté que soit mis en oeuvre le dispositif de lutte contre le commerce illégal. Le président de l'APC, après s'y est être opposé dans un premier temps, a finalement accepté que, outre l'action des pouvoirs publics, l'attitude des autorités locales soit évaluée. Il sied de rappeler que la commission en question est composée, selon les dires d'un commerçant, des membres de l'association des commerçants, d'agents de la Sûreté urbaine et de responsables de l'Assemblée communale de Bab El Oued. Au sujet des impôts, «l'embarras majeur des contestataires», M.Babou s'est déclaré «incompétent» pour prendre une quelconque décision. Néanmoins, le premier responsable de l'APC a fait part à la délégation de son «inquiétude» de voir le problème des charges fiscales encore sans solution. En définitive, les commerçants se sont montrés, hier, en quittant les locaux de leur APC «satisfaits» des promesses formulées par M. Babou. Tous ces remous font perdre de vue l'embarras premier des commerçants qui est le commerce informel.