Le secrétaire général de l'ONU a notamment appelé à ne pas entraver la mission de Christopher Ross, son envoyé spécial pour le Sahara occidental. L'heure de vérité a peut-être sonné. Le Maroc a fait des pieds et des mains pour entraver la visite de Christopher Ross prévue le mois d'octobre dernier après avoir tenté de lui retirer sa confiance au mois de mai 2012. Le SG de l'ONU lui remet le pied à l'étrier en dépit des atermoiements du pouvoir marocain. «Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé vendredi dernier à la reprise des négociations entre les Front Polisario et le Maroc sur le Sahara occidental et la permission à son envoyé personnel et son représentant spécial, respectivement: Christopher Ross et Kim Bolduc d'exercer leurs fonctions» indique une dépêche de l'Agence de presse officielle sahraouie Sps, datée du 8 novembre dernier, qui cite l'agence espagnole EFE. «Ban Ki-moon appelle toujours à la reprise des négociations sur le Sahara occidental entre les deux parties au conflit - le Front Polisario et le Maroc - et à la permission à son envoyé personnel et son représentant spécial, respectivement Christopher Ross et Kim Bolduc d'exercer leurs fonctions» a affirmé le porte-parole du SG de l'ONU, Stéphane Dujarric, dans une conférence de presse rapporte la même source. «L'ONU espère le retour rapide du processus de négociation et des visites de l'Envoyé personnel du Secrétaire général, Christopher Ross» a déclaré le haut fonctionnaire onusien qui a fait savoir que «l'ONU poursuivra son travail pour tenter de résoudre le conflit» et qui a fait un petit commentaire au sujet du discours prononcé par le roi du Maroc à l'occasion de la célébration du 39e anniversaire de l'annexion du Sahara occidental. «Nous avons vu le discours et nous restons attachés à notre travail sur la base du mandat du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental» a tout simplement annoncé le porte-parole du secrétaire général de l'Organisation des Nations unies. Il faut souligner que cette initiative du SG de l'ONU qui s'apparente à une montée au créneau intervient dans la foulée des déclarations du souverain marocain qui ne jure que par sa proposition d'autonomie. «Le Maroc restera dans son Sahara, et le Sahara demeurera dans son Maroc jusqu'à la fin des temps» a déclaré jeudi dernier le monarque alaouite dans une allocution adressée à ses sujets, faisant fi de toutes les résolutions du Conseil de sécurité qui assurent le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. «L'Initiative d'autonomie est le maximum que le Maroc puisse offrir dans le cadre de la négociation pour trouver une solution définitive à ce conflit régional» a martelé sa majesté. Cette nouvelle mission de Christopher Ross au cas où elle aurait lieu s'avère donc périlleuse. Le pouvoir marocain n'a pas renoncé à le désavouer. «Il s'agirait donc, au stade actuel, d'évaluer la situation dans son ensemble et de mesurer le prix politique des événements à venir en considérant éventuellement, la possibilité pour notre pays de désavouer l'actuel Envoyé personnel du secrétaire général...» est-il mentionné dans une note interne du ministère marocain des Affaires étrangères portant la référence DG/7/6/N°/2014 qui a mis sous surveillance tous les faits et gestes de l'envoyé spécial de l'ONU pour le Sahara Occidental. Une manoeuvre qui montre que le bras de fer entre Ban Ki-moon et Mohammed VI a débuté.