L'indélicate ancienne et estimée greffière a été confondue par la mise en place d'un délit provoqué! La corruption demeure un douloureux fléau. Elle l'est encore plus lorsqu'elle «rode» dans les juridictions. Une très estimée ancienne greffière a plongé le monde judiciaire dans l'angoisse avec de plus douloureuses questions sur l'avenir de cette greffière qui a un pied dans la retraite. Dur, dur, dur d'être fautif! Forte était l'émotion du personnel du tribunal, douloureuse était la colère des greffiers et surtout des greffières, ce dimanche, jour de la comparution de la doyenne des greffiers dudit tribunal, inculpée de corruption et qui risque même la criminelle car l'article de loi du Code pénal (126 bis) prévoit des circonstances aggravantes pour les magistrats et greffiers surpris en flagrant délit de corruption. Ce qui est certain, c'est que l'ensemble des greffiers est unanime à parler de «complot», dans quel but? Pourquoi la juge de la section «statut personnel» est-elle allée aussi loin? Qu'avait-elle à gagner? Dans toute cette «brume», le seul point positif, c'est la présentation de l'inculpée et sa comparution «chez elle» où elle exerce! L'inculpation, elle, est tout simplement édifiante: escroquerie. En l'espèce, on retient cette inculpation au lieu de corruption, car cela sous-entend corrompu-corrupteur. Or, ici, les faits vont à l'escroquerie selon l'inculpation retenue: Yasmina, avec ses 28 ans d'ancienneté, aide Lynda à obtenir une copie d'un jugement d'un verdict récent. La justiciable «remercie» à sa manière la greffière en lui remettant une boîte où des cadeaux y étaient bien placés. Sacrée justiciable qui était dimanche victime devant le magistrat et compétent juge, qui avait à sa droite, le jeune procureur adjoint qui avait pris ses dispositions pour démonter les arguments de la greffière indélicate qui fait honte à la corporation des greffiers dont beaucoup doivent partir en retraite. Dommage! Yasmina, Zahéra, Habiba, Saddek et Mohamed étaient debout, qui inculpé, qui témoin. Le président s'y prendra avec beaucoup de doigté en voyant 25 avocats menés par le délégué aussi motivé que déçu par l'inculpation attendant de se ruer vers la barre. Il a ressenti comme une gêne en effectuant le geste face au juge qu'il respecte beaucoup mais surtout une gêne à trouver de solides arguments à étaler face au ministère public qui verra plus tard son jeune représentant poser des questions, histoire d'édifier le juge du siège attentif et correct comme d'habitude. En certains points, il rappelle étrangement Mohamed Yahiaoui, l'actuel procureur de la République de Hussein Dey qui était, il y a plus d'une décennie, un excellent juge du siège émérite, intègre, compétent et courageux. Il s'était d'ailleurs aperçu que le juge allait paniquer devant cette «horde» d'avocats, le délégué avait rassuré le magistrat qu'il n'y aura que trois ou quatre plaidoiries. Yasmina, le visage ridé et les traits très tendus, était franchement abattue. Que faisait-elle à la barre? Lynda l'avait proprement piégée en lui donnant rendez-vous à l'hôpital où elle devait lui remettre une enveloppe contenant 10.000 malheureux et maudits dinars. Le piège fonctionne. Sitôt l'enveloppe glissée dans le sac à main de la greffière que les policiers surgissent. Ils ressortent l'enveloppe, retirent les billets photographiés avant la mise en scène et demandent à Yasmina de les suivre. Le délit provoqué avait très bien fonctionné. Mais est-ce légal? Les avis sont partagés. Chacun a son idée là-dessus... Dès lors, la rumeur fait le reste. Au tribunal, c'est la douche glacée. On parle de complot, de jalousie, de règlement de comptes. Oui, mais il y a un dossier et ce n'est pas le très jeune procureur qui va, à son âge, cautionner un «truc» où la justice est bafouée. Surtout qu'il y a des magistrats en «fer forgé», citons pêle-mêle Saâda, Guerfi, Tabi-Allallou autres Bedri, Bekri, Amrani, Kirad, Makhloufi. Yasmina a-t-elle réellement demandé 10.000 dinars à partager avec ses collègues? Oui, si l'on se réfère au délit provoqué! Non, si l'on examine de près la longue carrière de Yasmina la «gentille»...