Alors que la campagne électorale en Tunisie a commencé, la Haute Autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) n'a pas chômé et a infligé sa première sanction. En effet la chaîne Nessma TV, de Nabil Karoui a été condamnée à une amende de 10.000 dinars tunisiens par la Haute Autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica). Il est reproché à Nessma TV d'avoir diffusé un publi-reportage d'un candidat à l'élection présidentielle dont le premier tour est prévu du 21 au 23 novembre prochain. Le reportage publicitaire en question porte sur le candidat Beji Caïd Essebsi. Le document a été diffusé sur Nessma TV le 2 novembre dernier. Puis deux rediffusions sont passées le lendemain 3 novembre, avant un quatrième passage le 4 novembre. La Haica explique dans un communiqué que Nessma TV a violé les articles 3 et 57 de la loi électorale n°16 de l'année 2014, du 26 mai 2014, ainsi que le décret-loi n°116 du 2 novembre 2011 portant sur la liberté de communication audiovisuelle. Ces textes interdisent la publicité politique dans tous les cas de figure durant la période électorale. En septembre dernier, Nessma TV s'est vu infliger une amende de 50 000 dinars, car son promoteur, Nabil Karoui, avait refusé de se soumettre aux cahiers des charges définis par la Haica. En août dernier, plusieurs programmes de la chaîne avaient été suspendus pour apologie du terrorisme. Nessma TV qui reste l'une des chaînes les plus regardées en Tunisie s'en fout de cette amende, car ses reportages et ses publicités sont des investissements politiques engagés par Nabil Karoui. Selon des sources sûres, ce dernier est l'agent des affaires publiques de Beji Caïd Essebsi. L'objectif des Karoui c'est l'élection de leur candidat et éventuellement l'installation de Nabil comme ministre, probablement ministre de la Communication. D'ailleurs, dans le cadre des émissions lancées depuis le démarrage de la campagne électorale pour la présidentielle, Nessma TV a choisi pour équilibrer des invités d'un autre bord. Ainsi Rencontre spéciale, le 5 novembre 2014, Hamma Hammami candidat du Front populaire à l'élection présidentielle qui a eu à répondre aux questions de Myriam Belkadi de Ness Nessma. Hamma Hammami estime que le Front populaire constitue la véritable troisième force politique du pays après Nidaa et Ennahda, car le 3e classé aux législatives, en l'occurrence l'UPL de Slim Riahi, reste selon lui un phénomène éphémère comme cela a été le cas pour Al Aridha lors du scrutin de 2011. Cette opération vise néanmoins à créer une diversité dans le message politique tunisien. Et dans cette optique, Nessma tire bien son épingle du jeu. [email protected]