Inébranlable, le secrétaire général du FLN Dans la déclaration adoptée lors de cette rencontre, on peut lire que les mouhafedhs soutiennent toutes les actions et initiatives de leur secrétaire général. Le conclave de Saâdani s'est déroulé hier sous une forte surveillance policière. Un dispositif anti-émeute impressionnant a été déployé au alentours du siège. Toutes les issues ont été bloquées et tous les passants ont été filtrés. Très sollicité sur ce point par les journalistes, le patron du FLN a évité de citer le nom de Tayeb Louh. Les mouhafedhs qui ont pris la parole lors de ce conclave se sont contenté d'appeler ce ministre à «se tenir à carreau». Interrogé, un des membres du bureau politique, M.Bouguetaïa, a indiqué qu'il est regrettable que certains «jouent en dehors du cadre des structures du parti». Toutefois, comme il était attendu, Amar Saâdani a réuni hier au siège du parti à Hydra ses 54 mouhafedhs auxquels s'ajoutent les secrétaires par intérim de nouvelles mouhafadhas. Au total 75 mouhafedhs ont répondu présent à l'appel de Saâdani. D'emblée, le secrétaire général du FLN lance son message sibyllin: «Depuis 2013 jusqu'à 2015, on n'arrête pas de pester et de s'agiter.» Mais que veulent-ils du FLN? s'est-il interrogé. «Cette grande question émane des militants du FLN à l'adresse de celui qui ne cesse d'égratigner l'image du Front et de ses militants depuis 3 ans.» Et ce, annonce-t-il encore, «dans le but de dompter le Front et le vider de sa sève en le transformant en coquille vide et en applaudimètre, ses militants de simples serviteurs d'autres partis, ses élus dépouillés de moindres prérogatives et sa majorité égale à zéro», dit-il encore. Saâdani veut assumer seul les revendications politiques du FLN: «Si les revendications relatives à la séparation entre les pouvoirs, la construction d'un Etat civil et démocratique, que la chefferie du gouvernement nous revient de droit de par notre majorité au Parlement, constituent un crime, le secrétaire général qui les a formulés les assume entièrement.», appuie-t-il. Cela est assimilé par Saâdani «à une campagne orchestrée pour la déstabilisation du pays, contre le président de la République élu, contre la police assumant l'exercice de sa mission, contre un parti appelant au dialogue et à la réconciliation». Que vise-t-on par cette escalade? veut-on cibler l'Algérie? Vingt ans de terrorisme et tueries, ne suffisent-ils pas?, s'interroge-t-il encore. Sur sa lancée, Amar Saâdani n'a pas hésité à faire le procès de la presse. «Certains quotidiens et chaînes TV privées leur (ces détracteurs..., Ndlr) offrent leurs tribunes.» En s'adressant aux journalistes, il indique: «Dites leur d'aller se rassembler au niveau de n'importe quelle autre wilaya en dehors de la capitale.» Evoquant leur nouveau quartier général à El Biar en face du ministère de la Justice, il souligne que «ces derniers se contentent de se regrouper dans une villa à Alger». «Le problème du FLN n'est ni à Batna ni à M'sila ni encore moins à Oran, mais uniquement à Alger», ajoute-t-il. «Le parti du sommet est révolu. Place au parti de la base», indique-t-il. «La campagne menée contre nous vise à réduire le rôle de notre parti à sa portion congrue pour lui imposer sa feuille de route», dixit Saâdani. Pour défendre le nouveau découpage mené à la veille du 10e congrès du FLN, il avance que depuis 1962 l'organisation du parti est restée inchangée. Donc, dit-il en usant du jargon militaire «on a créé d'autres structures pour rompre la dépendance, élargir la base et se rapprocher des militants et des citoyens et de surcroît, pour éviter le vote et la désignation par le biais de la chkara». Ils (ses adversaires... Ndlr) «s'opposent à l'élargissement de la base du parti comme il s'inscrit en porte-à-faux contre un parti qui aura droit au chapitre et devient une force de proposition», déplore-t-il. Abordant la question relative au détournement d'une somme de 300 millions de dollars et à l'intelligence avec la DST (direction de surveillance du territoire) dont il est accusé, il menace «de poursuivre son auteur (le responsable du site d'Information électronique, qui est le fils d'un ancien responsable militaire (AP) devant la juridiction militaire». Enfin, dans la déclaration adoptée lors de cette rencontre, on peut lire que les mouhafedhs soutiennent toutes les actions et initiatives de Amar Saâdani.