Un appel a été lancé au Conseil de sécurité et à l'Union européenne (UE) pour prendre des sanctions contre Rabat et à reconnaître la Rasd comme membre à part entière des Nations unies. Les oreilles du monarque alaouite doivent siffler. Les militants de la cause sahraouie lui ont rendu la monnaie de sa pièce. Un écho à son discours du 6 novembre prononcé à l'occasion du 39ème anniversaire de l'annexion du Sahara occidental. La stratégie du roi du Maroc «basée sur la fuite en avant, l'illégalité de l'occupation et toutes ses néfastes conséquences, le discours d'amalgame, de diversion, de mensonges et agressif vis-à-vis de l'Algérie, le défi face à la communauté internationale, le déni du droit international, a aujourd'hui lamentablement échoué et ne trompe plus personne», ont-ils souligné. Le réquisitoire est sans appel. Il montre le visage hideux de la colonisation: celle qu'exerce le Maroc au Sahara occidental. Les participants à la 39ème édition de la Conférence européenne de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui (Eucoco) ont clos leurs travaux samedi dernier. Ils ont fermement dénoncé et condamné dans un communiqué «les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité commis par le Maroc dans les territoires sahraouis occupés». Un appel a été lancé au Conseil de sécurité et à l'Union européenne (UE) pour prendre des sanctions contre Rabat et à reconnaître la Rasd (République arabe sahraouie démocratique), comme membre à part entière des Nations unies. Les différentes interventions ont fait ressortir une grande préoccupation quant aux violations récurrentes des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental et mis en exergue la volonté du Makhzen de faire capoter la mission de l'envoyé spécial de l'ONU pour le Sahara occidental. Le Maroc est passé à la moulinette. «Non seulement il réprime les populations dans les territoires occupés mais il empêche Christopher Ross, l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies de réaliser sa mission», ont dénoncé les participants qui ont tenu à souligner que le gouvernement marocain est «sur la défensive et se trouve dans l'impasse en imposant un refus à toute solution négociée sous l'égide des Nations unies». La Conférence renouvelle, à cet effet, ses «encouragements à M. Ross et lui rend hommage pour sa détermination à mener à terme sa mission et salue les résolutions de l'ONU, ainsi que la détermination de son secrétaire général exprimés en mars 2014 pour la recherche active d'une solution conforme à la doctrine de décolonisation», est-il indiqué dans le document final qui a sanctionné les travaux de cet événement. Quel est son objectif essentiel? «Cette manifestation vise à condamner les accords de Madrid du 14 novembre 1975 qui constituent encore aujourd'hui un obstacle important sur la voie de l'autodétermination et de l'indépendance du peuple sahraoui», est t-il précisé. «L'Etat espagnol assume de graves responsabilités dans la tragédie que vit le peuple sahraoui, et se doit de dénoncer ces accords et de réparer cette injustice», conclut le texte. Rendez-vous est déjà pris pour l'année prochaine. «La 40ème édition de l'Eucoco aura lieu dans la capitale espagnole en 2015, du fait qu'elle coïncidera avec le quarantième anniversaire des accords de Madrid, qui ont trahi les Sahraouis en donnant la puissance administrative au Maroc», a confié son président Pierre Galand, en marge de la 39ème conférence de solidarité avec le peuple sahraoui. De quoi faire grincer des dents du côté de Rabat.