Peter Abdul-Rahman Kassig, ancien soldat américain, converti à l'islam est le cinquième otage occidental exécuté par l'EI Le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué l'exécution par décapitation de l'otage américain Peter Kassig en représailles à l'envoi de conseillers militaires en Irak, dans une vidéo mise en ligne hier sur des sites jihadistes. Sur cette même vidéo diffusée par l'organe médiatique de groupes jihadistes Al-Furqan mais qui n'a pu être authentifiée dans l'immédiat, des combattants de l'EI sont montrés en train d'exécuter au moins 18 hommes présentés comme des soldats syriens. La Grande-Bretagne et la France, qui participent auprès des Etats-Unis à la lutte contre l'EI, ont condamné l'exécution de Peter Kassig, un ancien soldat converti à l'islam, le cinquième otage occidental enlevé en Syrie et exécuté par l'EI depuis août. Ses parents ont dit dans un communiqué attendre la confirmation du meurtre de leur «fils chéri». Ces exécutions sont la dernière démonstration en date de la brutalité de ce groupe responsable de terribles exactions - viols, rapts, nettoyage ethnique, crucifixions, esclavage etc...- dans les vastes régions dont il s'est emparé en Syrie et en Irak. Il a maintes fois revendiqué l'exécution de soldats en Syrie, pays en proie à la guerre civile depuis plus de trois ans. «C'est Peter Edward Kassig, un citoyen américain de votre pays (...)», affirme un homme masqué et habillé de noir, debout à côté d'une tête tranchée. Cet homme à l'accent britannique semble être «Jihadi John», assassin présumé des journalistes américains James Foley et Steven Sotloff. Agé de 26 ans, Peter Kassig est le troisième otage américain dont la décapitation est revendiquée par l'EI. Deux Britanniques, Alan Henning, un volontaire humanitaire, et David Haines, travailleur humanitaire, ont subi le même sort. «Nous voilà en train d'enterrer le premier croisé américain à Dabiq. Et nous attendons avec impatience l'arrivée de vos autres soldats pour qu'ils soient égorgés et enterrés ici même», a menacé l'homme masqué sans préciser la date du meurtre de Peter Kassig. Le meurtre de l'otage, qui a adopté le prénom d'Abdul Rahman après sa conversion en captivité, est lié par l'EI à l'envoi de quelque 3000 soldats et conseillers militaires américains en Irak pour aider l'armée à combattre le groupe jihadiste. «Vous aviez prétendu il y a quatre ans que vous vous retiriez d'Irak (...) En fait, vous n'aviez fait que cacher certaines de vos troupes en mettant en avant vos agents, celles ayant été retirées sont revenues en plus grand nombre», ajoute l'homme dans la vidéo, en s'adressant au président américain Barack Obama. Après avoir quitté l'armée américaine, Peter Kassig avait fondé en 2012 une organisation humanitaire, «Special Emergency Response and Assistance» (Sera), avant d'être enlevé en 2013 en Syrie. Il était apparu dans une vidéo le 3 octobre montrant la décapitation d'Alan Henning dans laquelle les jihadistes menaçaient de le tuer à son tour en représailles aux frappes américaines contre ses positions en Irak et en Syrie. Les images montrent au moins 18 hommes présentés comme des soldats du régime de Bachar al-Assad, chacun accompagné par un combattant de l'EI. L'un après l'autre, les jihadistes se saisissent d'un long couteau et forment une ligne avant de plaquer leur victime respective au sol et de les décapiter en même temps. Accusé par l'ONU de crimes contre l'Humanité, l'EI, fort de dizaines de milliers d'hommes dont un grand nombre d'Occidentaux, sème la terreur dans le califat qu'il a proclamé en juin sur les régions conquises. Les Etats-Unis ont mis en place une coalition d'une cinquantaine de pays -notamment la France, la Grande-Bretagne et les monarchies du Golfe - pour tenter de «détruire» ce groupe, en prévenant que cette lutte serait longue. «Je suis horrifié par le meurtre de sang-froid d'Abdul-Rahman Kassig», a écrit le Premier ministre britannique David Cameron sur son compte Twitter dans une première réaction. L'EI «a une nouvelle fois montré toute sa perversité. Mes pensées vont à sa famille».