Le président de la JSK a cru jusqu'au dernier moment pouvoir qualifier ces deux joueurs dans son club. Mercredi 28 juillet. Il est 18h 45. Moh Chérif Hannachi quitte le siège de la Ligue nationale de football, sis à Dar El Beïda, et prend la route de Tizi Ouzou. Il venait de perdre son après-midi. Mercredi c'était, en effet, jour de clôture de la période de mutation de joueurs (pour les renouvellements également) et le président de la JSK n'avait toujours pas résolu le problème des deux transfuges de l'ASO Chlef, Zaoui et Tahraoui. Il avait pris sur lui, ce jour-là, de se déplacer jusqu'à Dar El Beïda pour une ultime tentative auprès du président de l'ASO, Abdelkrim Medouar. On sait que ce dernier ne veut pas signer de lettre de libération pour les deux joueurs en deçà d'un certain seuil (le chiffre officiel n'a pas été donné mais il se dit que Medouar aurait exigé 1 milliard et demi de centimes). Hannachi n'est pas venu seul au siège de la LNF. Il est accompagné du secrétaire général de la JSK, venu, lui, pour faire enregistrer les licences de tous les autres joueurs (anciens et nouveaux) et introduire le dossier d'engagement du club. Sur place, les deux hommes trouvent Djamel Boussalah, le président du WAT. Celui-ci est là pour tenter un rapprochement entre Medouar et Hannachi. Il attendra, lui aussi, pour rien. Les minutes et les heures passent. Point de Medouar. A la Ligue, on leur annonce que le secrétaire de l'ASO est passé en semaine et a déposé les dossiers des joueurs de son club. Donc, si Medouar vient, ce n'est que pour rencontrer Hannachi. Il ne viendra pas. Le président de la JSK comprend, enfin, que son attente était vaine. «Dieu est témoin que j'ai tout fait pour amener Zaoui et Tahraoui. J'ai discuté avec Medouar depuis longtemps, mais il est resté inflexible sur le montant qu'il avait demandé au départ», nous dira-t-il. Prié de nous dévoiler ce montant, Hannachi nous répondra: «Sachez que c'est un chiffre astronomique. Ne croyez pas que la JSK était incapable de s'aligner. Je pouvais payer cette somme, mais je suis réaliste. Aucun joueur en Algérie ne vaut cette somme. Je ne veux pas passer pour celui qui a fait flamber les prix. je sais parfaitement où se situe le niveau du football algérien.» Mais Hannachi ne veut pas désespérer. «Je sais que Zaoui dit n'avoir pas signé jusqu'en 2005. Il a fait une lettre de recours à la FAF. Tahraoui a fait de même. Attendons donc de voir ce que fera la Fédération. En tout cas, je reste serein. La JSK sera encore là pour jouer le titre. Nous avons un effectif assez étoffé pour cela. Quant à notre objectif n°1 qui sera la Champion's league, je compte, lors du prochain mercato, viser deux gros calibres en Afrique. Croyez-moi, la JSK saura se défendre.» Il y a que le cas de Zaoui et de Tahraoui qui pose problème maintenant au niveau de la LNF. La JSK a introduit une demande de licence, mais sans lettre de libération. Quant à l'ASO, dans leur dossier de renouvellement des licences, il n'existe ni Zaoui ni Tahraoui. Pour qu'ils obtiennent une nouvelle licence à l'ASO, il est impératif que ce club dépose un certificat médical de bonne santé pour la saison à venir. Or, le club de Chlef ne l'a pas fait. Il est vrai que Tahraoui est avec les espoirs de l'équipe nationale à Nîmes et Zaoui avec la JSK à l'Etrat. Contractuellement, ils sont toujours liés à l'ASO, mais ils ne peuvent être qualifiés dans ce club, d'autant que la date limite de renouvellement est passée. Nous avons bien essayé de contacter Abdelkrim Medouar pour en savoir plus sur ce cas, mais aucune de nos tentatives par téléphone n'a abouti. On se retrouve ainsi dans la situation où Zaoui et Tahraoui ne peuvent jouer ni ici ni là-bas. Cela dit, il est tout de même anormal qu l'on fasse tout ce foin pour des joueurs qui n'ont encore rien prouvé. Passe encore pour Zaoui, mais que dire de Tahraoui dont il y a trois mois, personne n'avait entendu parler. D'ailleurs, Moh Cherif Hannachi en paraissait conscient. «Je me suis dit qu'à la JSK, ils viendraient pour s'épanouir. Je peux vous assumer que j'ai promis à Medouar que s'ils venaient à signer à l'étranger, l'ASO toucherait un pourcentage.» Les chiffres mirobolants sont donc décernés à des joueurs qui n'en valent pas la peine. La preuve, Hocine Achiou, l'un des meilleurs produits du football algérien, en est à passer des tests dans le modeste club de seconde division française de Sedan. Cela n'est pas sans nous rappeler l'histoire de Yacine Bezzaz qui n'a pas encore sa place à l'AC Ajaccio. Pauvre football algérien.