Pour remédier aux lenteurs et à toutes les lacunes, le Cnrc a lancé un grand programme de développement du système informatique. L'opération de réimmatriculation des registres du commerce, malgré les grands efforts déployés par le Centre national du registre du commerce (Cnrc), connaît un retard considérable. En effet, sur les 626 781 «commerçants» recensés par le Cnrc, seuls 281 093 ont été réimmatriculés à la date du 31 août 2002, d'après un responsable au sein de cet organisme, soit 44,8%. Décidée il y a de cela plusieurs années, en 1997 plus exactement, l'opération semble traîner toujours en longueur, puisqu'à ce jour, elle n'est pas encore arrivée à son terme. Ce qui suscite beaucoup d'interrogations, d'autant plus que cette opération permettrait définitivement de régler, dans un premier temps, des dépenses à caractère social. «Malgré toutes les actions internes d'assouplissement, notamment l'exonération des majorations et pénalités de retard et les échéanciers de paiement, seulement 44,8% représentant le nombre des réimmatriculations s'acquittent de leurs cotisations», indique le dernier rapport du Cnes. Au moment donc où l'Algérie est sur le point de s'embarquer dans l'Organisation mondiale du commerce (OMC), après d'interminables rounds de discussions avec les responsables de cette organisation, une simple opération de réimmatriculation traîne encore. N'y a-t-il pas un décalage entre le discours officiel et la réalité? Au Cnrc, l'on impute les raisons de ce retard aux commerçants qui ne s'acquittent pas de leurs cotisations sociales. «Les commerçants concernés par cette opération ne disposaient pas de l'une des pièces nécessaires pour la constitution du dossier de réimmatriculation, à savoir le document relatif à la Casnos», a tenu à nous indiquer un responsable au sein du Centre national du registre du commerce (Cnrc). Pour remédier aux lenteurs et à toutes les lacunes, le Cnrc a lancé un grand programme de développement du système informatique. Ce programme, avons-nous appris, consiste en l'installation d'un système de gestion électronique de documents autrement dit la mise en place de la consultation à distance des banques de données du Cnrc. Ce système informatique est ouvert à l'échelle sectorielle, nationale et même internationale via Internet. A travers ce projet, le Cnrc, en plus de pouvoir disposer d'informatique en temps réel, vise à élargir, le plus possible, la diffusion de l'information économique et commerciale pour la mettre à la disposition de la collectivité. En plus d'une meilleure conservation des archives, les différentes institutions de l'Etat (ministère, administration fiscale, services de contrôle, caisses de sécurité sociale...) pourront se raccorder au réseau du Cnrc et gagner ainsi un temps précieux dans le traitement d'un dossier. «Actuellement nous disposons d'une base de données fiable et je pense que les résultats escomptés ont été atteints» affirmera le responsable au Cnrc et qui a tenu également à signaler que des moyens énormes ont été engagés pour en arriver là. Si pour ce qui concerne les commerçants et autres entreprises représentés par des personnes morales et déjà répertoriées sur un fichier, un temps considérable a été consacré pour mettre de l'ordre, que dire alors des commerces informels qui pullulent sur tout le territoire national à commencer par celui pratiqué au coeur même d'Alger, du côté d'El Hamiz. «Plus de 700 marchés informels existent actuellement» révélait il y a quelque temps Nourredine Boukrouh, ministre du Commerce. Le phénomène est en pleine expansion. L'on est en droit de s'interroger alors, dans le cas où la volonté existe, quels seront les moyens humains et matériels qui seront mis en oeuvre pour recenser ces commerçants de «l'informel»? Le rapport du Cnes situe autour de 140.000 personnes qui exercent leurs activités dans le secteur informel. En admettant que les responsables concernés détiennent les informations nécessaires pour lancer l'opération de «recensement», combien de temps faudra-t-il pour finaliser ce «dossier» sachant qu'une petite opération de réimmatriculation de fichiers déjà répertoriés au niveau du Cnrc n'a pas encore été totalement clôturée, 7 années après son lancement? Le Cnes qui recommande l'implication de la quasi-totalité des institutions et administrations du pays en ce qui concerne le problème de l'informel, met l'accent sur la nécessité d'adopter et de mettre en oeuvre une stratégie globale de résolution du problème qui exigera, d'après cet organisme de consultation, l'intervention et l'entraide de l'ensemble des pouvoirs publics. Cela, au moment où le premier argentier du pays, M.Benachenhou, déclarait que «le commerce informel a permis à des populations de vivre». La lecture est très simple, le secteur informel a encore de beaux jours devant lui.