Ce taux était de 13% en moyenne durant les quatre dernières années. Le secteur agricole prévoit un taux de croissance de 6 à 8% durant le prochain quinquennat (2015-2019) contre une moyenne de 13% réalisée durant les quatre dernières années, a indiqué hier le secrétaire général du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Fodhil Ferroukhi qui s'exprimait ainsi en marge du 9ème Salon international de l'agriculture (Agro Expo-Filaha) clos dimanche dernier après cinq jours d'exposition. Ces prévisions, a précisé Ferroukhi, tiennent compte des conditions climatiques défavorables comme la sécheresse. Le secteur a enregistré une croissance moyenne de 13% au cours des quatre dernières années tirée par une production céréalière record en 2009 (61,2 millions de quintaux) et une récolte excédentaire de pomme de terre durant la campagne 2012/13. «Ce taux de croissance (13%) traduit l'effort consenti par l'Etat pour re-dynamiser la production agricole, notamment les filières stratégiques, et booster l'investissement en mettant en place une panoplie de dispositifs d'aide et d'accompagnement des professionnels», a-t-il expliqué. Concernant la campagne 2013/14, le taux de croissance devrait enregistrer une «légère baisse» par rapport à la précédente en raison de la chute de la production céréalière, qui s'est établie à 34 millions de quintaux, un recul de 30% par rapport à la saison précédente. Lors de la campagne 2012/13 la production agricole a enregistré un taux de croissance de 9,8%. Mais, cette année, le recul de la production céréalière, dû au manque de pluviométrie, va peser sur la croissance du secteur, a affirmé de son côté Youcef Khoudja Redjam, directeur de la régulation et du développement des productions au ministère, sans donner plus de détails. Ce même responsable a également souligné qu'il est «encore tôt de parler d'un stress hydrique étant donné que la période des semis (pour les céréales) devra se poursuivre jusqu'à la mi-janvier, alors que les autres productions sont menées en système d'irrigation». Le facteur essentiel de fragilité de la croissance réside dans l'agriculture, a estimé pour sa part le Pr Abdelatif Benachenhou dans une contribution à la presse. Même si ce secteur a réussi à multiplier par deux sa valeur ajoutée, a-t-il dit, durant ces dix dernières années, la principale contrainte réside dans la céréaliculture, activité qui n'a pas évolué depuis 20 ans. Toutefois, le premier responsable du Madr, Abdelouhab Nouri, estime que malgré la polémique soulevée par la hausse vertigineuse du prix de la pomme de terre, le secteur de l'agriculture n'enregistre pas uniquement des résultats mitigés. «Certes, admet-il, il y a des insuffisances qu'il faut combler, mais le secteur a réalisé les plus belles performances en termes de croissance.» Il a précisé, lors de la tenue de la 1ère session du conseil national de l'Union nationale des paysans algériens (Unpa) qu'il n'existe aucun autre secteur qui réalise un taux de croissance annuel de 13%. Citant des chiffres, il dira que «la valeur de la production agricole atteint aujourd'hui les 2 550 milliards/DA, soit 32 milliards de dollars. L'agriculture contribue désormais à hauteur de 9% du produit national brut, (9,4 selon l'expert financier Abderrahmane Mebtoul). Le ministre dira que «70% de nos besoins en consommation sont produits en Algérie, mis à part le blé et le lait qu'on importe toujours. Il faut reconnaître que le secteur de l'agriculture a connu un «boom» formidable, ces dernières années. M.Nouri a toutefois estimé qu'«en dépit de ces bons résultats, nous considérons qu'ils ne sont pas à la hauteur de nos attentes. On peut mieux faire, j'en suis convaincu», a-t-il reconnu, en appelant les paysans à redoubler d'efforts pour réaliser l'objectif assigné qui est la sécurité alimentaire du pays. «C'est un défi qu'il faut relever, nous n'avons pas le choix», a-t-il appuyé.