L'envoyé spécial de M.Annan n'a, à aucun moment, évoqué l'envoi de troupes en Irak. L'envoyé spécial des Nations unies en Irak, Lakhdar Brahimi a achevé hier sa visite de travail en Algérie où il a été reçu par le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika et le ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem. Cela fait près d'une année que l'ancien chef de la diplomatie algérienne n'a pas foulé le sol national, en raison de sa délicate mission comme représentant spécial de Kofi Annan en Irak. «Ma rencontre avec M.Abdelaziz Belkhadem a porté sur la question irakienne et l'action accrue de l'Algérie en Afrique, dans le monde arabe et la Méditerranée...» a déclaré M.Brahimi à l'issue de son entrevue avec le chef de la diplomatie algérienne. Une visite qui intervient au lendemain de la réunion de la troïka (Algérie, Tunisie, Bahreïn) dans la capitale tunisienne et qui s'est soldée sur la décision des trois Etats de laisser le volet inhérent à l'envoi des troupes en Irak, à l'appréciation des Etats. L'envoyé spécial de M.Annan n'a, à aucun moment, évoqué l'envoi de troupes en irak. Il s'est contenté d'exprimer son «voeu» que «les Arabes adoptent une position unifiée pour aider l'Irak à enrayer les séquelles de la guerre et soutenir le peuple irakien dans la reconstruction de son pays». Côté algérien le ton était plutôt à la fermeté: «L'Algérie n'a jamais envoyé de forces où que ce soit par le passé. Elle ne le fera pas cette fois-ci non plus», a affirmé le chef de la diplomatie algérienne. Lors de la dernière réunion de la «troïka», jeudi à Tunis, le ministre irakien des Affaires étrangères, Hoshyar Zebari, a réclamé l'aide des pays arabes et l'envoi de troupes de ces pays à Bagdad pour faire avancer le processus politique et stabiliser le pays. Un point qui va sans doute figurer à l'ordre du jour du prochain Sommet arabe d'Alger. D'ailleurs, Lakhdar Brahimi a indiqué que sa visite à Alger «sera une opportunité pour s'entretenir avec les responsables algériens des questions qui se posent dans les régions arabe et africaine, d'autant que l'Algérie compte abriter le prochain Sommet arabe, prévu en 2005». Pourtant la mission de M.Brahimi, tendant à obtenir un consensus entre les différentes factions irakiennes en vue d'installer un gouvernement de transition représentatif a été entravée par le gouverneur américain en Irak. En effet, Paul Bremer avait lui même mené ses tractations, qui ont débouché sur la désignation de Iyad Allaoui connu pour ses affinités avec la Maison-Blanche, au poste de Premier ministre. Ce qui a, depuis, plongé le pays dans une spirale de violence ayant fait jusque-là plus de 500 morts. Diplomate infatigable, ayant fait ses preuves lors de la crise libanaise et en Afghanistan, Lakhdar Brahimi, compte mettre les bouchées doubles en vue d'«enrayer les séquelles de la guerre et soutenir le peuple irakien dans la reconstruction de son pays».