Le financement des PME, un objectif qui nécessite la modernisation du système de paiement En dépit des progrès réalisés, beaucoup reste à faire, à commencer par la densification des réseaux des banques. Le système financier algérien a fait des avancées considérables, mais il doit en faire plus. Il est appelé à déployer plus d'efforts pour améliorer le financement des PME, un objectif qui nécessite la modernisation du système de paiement et une densification des réseaux des banques. C'est le constat dressé par les experts du domaine, lors d'une conférence organisée par l'Association des banques et établissements financiers (Abef) et l'Union des banques maghrébines (UBM) portant sur le thème de «l'inclusion financière et financement des TPE et PME». Les participants ont mis en relief les mesures prises par l'Etat algérien pour faciliter l'accès des micro-entreprises et des PME au financement, notamment à travers les dispositifs d'aide à l'emploi (Ansej, Angem et Cnac), tout en relevant les carences qui subsistent encore. Dans son intervention, le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, a affirmé que des efforts importants avaient été consentis pour promouvoir une activité économique inclusive, en accélérant les efforts d'accès au financement au profit des PME et des micro-entreprises. Pour M.Laksaci, la banque centrale a réalisé beaucoup d'efforts en matière d'inclusion financière, citant au passage la réforme du cadre de politique monétaire en 2010 qui s'est soldée par «la gratuité d'un certain nombre d'opérations bancaires qui accompagnent l'ouverture d'un compte au niveau des banques». Dans l'optique d'assurer que l'accès au service bancaire soit aussi approprié que possible, il a fait savoir que son institution élabore actuellement une instruction «pour mettre à la charge des banques un certain nombre d'obligations qui visent à la promotion des produits d'épargne et l'ouverture des guichets dans les zones rurales et centres urbains». En effet, la situation de l'inclusion financière en Algérie est reflétée par la hausse du niveau de pénétration exprimée par le nombre de comptes ouverts par rapport à la population. Il passe ainsi de 0,7 en 2012 à 0,8 en 2013. La hausse a concerné également le nombre de guichets de banque, y compris ceux du CCP et du Trésor, qui est passé de 12,7 en 2012 à 13,1 en 2013 pour 100.000 habitants. Les crédits attribués par les banques algériennes avaient représenté 44,2% du PIB hors-hydrocarbures en 2013, contre 40,6% en 2012 et 2011. Alors que le taux des dépôts bancaires hors hydrocarbures, selon M.Laksaci reste relativement stable, se situant autour de 62% pour les trois dernières années. Selon les chiffres de M.Laksaci, le montant des crédits accordés par les banques publiques aux PME et aux très petites entreprises (TPE) dans le cadre des dispositifs Ansej, Angem et Cnac, a atteint 499,7 milliards de DA en 2013 contre 362,4 milliards DA en 2012. Mais en dépit des progrès réalisés, beaucoup reste à faire, a estimé le gouverneur de la Banque d'Algérie «pour approfondir, sur le moyen terme, cette démarche qui garantit un accès minimum aux services bancaires». D'où la nécessité pour lui d'accélérer la bancarisation, notamment la modernisation du système de paiements de masse et une densification ordonnée des réseaux des banques sur le territoire national. Dans ce contexte, rappelons à titre d'exemple que de nombreux clients acquéreurs de comptes en devises au sein de la Banque nationale algérienne (BNA), essuient des retards importants et inexpliqués, concernant l'opération de transfert dans leurs comptes des sommes en provenance de l'étranger. Situation des plus anormales. Pour sa part, le président du conseil d'administration de l'UBM, Djamel Bessa, a estimé que l'Algérie devait intensifier et développer davantage son réseau bancaire pour couvrir aussi bien les grands centres urbains que les régions les moins favorisées. Le développement d'autres types de crédits destinés aux TPE et aux petites professions est également nécessaire.«Il faut mettre en place des modes de financement et des micro-crédits pour les petites activités pour permettre aux petits investisseurs d'accéder à la sphère économique», a-t-il préconisé. Pour lui, l'amélioration de l'accès au financement notamment nécessite la contribution de l'ensemble des secteurs, des politiques fiscales adaptées, un système de garantie à parfaire et un environnement réglementaire plus adapté. Un appel, que Boualem Djebbar, président de l'Abef partage. Il considère que le développement du paiement électronique et la généralisation des nouvelles technologies de communication constituent également un moyen pour se rapprocher davantage de la clientèle.