En fin calculateur mais conseillé par ses compères d'Ennahda, Moncef Marzouki a surpris tout le monde vendredi dernier en déposant huit recours en dernière minute auprès du tribunal administratif. La correspondance de Moncef Marzouki envoyée à Béji Caïd Essebsi après les résultats du premier tour, a provoqué une secousse ces tout derniers jours. Les deux hommes se livrent une guerre sans merci à travers les déclarations et les discours haineux. En fin calculateur mais conseillé par ses compères d'Ennahda, Moncef Marzouki a surpris tout le monde vendredi dernier en déposant huit recours en dernière minute auprès du tribunal administratif. Il a pris de court tous les candidats en lice pour la présidentielle ne leur laissant pas le temps de réagir. Hier Rached Ghannouchi qui a eu un tête-à-tête avec le président sortant et candidat au second tour de la présidentielle, le leader du mouvement Ennahda, a affirmé que Marzouki est prêt à retirer la correspondance envoyée au président du parti vainqueur des législatives, Beji Caïd Essebsi, l'appelant à désigner le prochain chef du gouvernement. Dans une déclaration, Ghannouchi a ajouté que Moncef Marzouki s'est engagé également à raccourcir les délais des recours qu'il a déposés vendredi dernier auprès du tribunal administratif contre les résultats du premier tour de la présidentielle. Fakher Gafsi, membre du comité de défense du candidat à l'élection présidentielle, Béji Caïd Essebsi, a considéré que les recours déposés par le candidat, Moncef Marzouki visent à prolonger les délais de l'organisation du second tour afin de ne pas permettre à plusieurs Tunisiens de voter. Dans le même temps, Rached Ghannouchi, a indiqué que sa rencontre avec le président de la République avait pour but de le convaincre de lancer un appel à l'apaisement dans le pays et de mettre un terme au problème de la désignation du chef du prochain gouvernement. Ghannouchi a indiqué qu'il a demandé à Marzouki de retirer les recours déposés contre les résultats du premier tour de la présidentielle. Ces questions sont très sensibles, a expliqué Ghannouchi alors que le pays passe par une période critique. Autrement dit, Marzouki a promis de faire son possible pour limiter la durée de cette période et passer au vote. Pour la question de la désignation du chef du prochain gouvernement, Ghannouchi a assuré que Marzouki a décidé de mettre fin au litige. Ainsi, ce problème ne sera plus abordé, a-t-il assuré. Au terme de la réunion, hier, du Quartette chargé du dialogue national, «Bejbouj» ne sera chargé de former le nouveau gouvernement qu'après le second tour de la présidentielle. Concernant la nomination d'un nouveau chef de gouvernement Béji Caïd Essebsi a assuré qu'il se conformera à la décision du dialogue national. Le président du mouvement Nidaa Tounès sorti vainqueur au premier tour avec 39,46% des suffrages et candidat au deuxième tour de la présidentielle, a affirmé qu'il est dans le collimateur des gens experts dans la falsification des réalités. Il a affirmé qu'il n'a jamais divisé la Tunisie dans le Nord, Sud et Centre soulignant qu'il défend le Sud dans son programme et qu'il prévoit une zone de libre-échange à Benguerdane et une autoroute pour le Sud tunisien. «Je suis visé par des parties, spécialisées en la déformation des déclarations», a dit Béji Caïd Essebsi dans une déclaration à Express Fm, en marge de la séance du dialogue national tenue, hier. Revenant sur ses récents propos polémiques, le candidat de Nidaa Tounès affirme qu'il n'a pas cité les Tunisiens du Sud dans son discours [Ndlr: interview accordée à RMC]. «Ces personnes sont en train d'attiser les tensions alors que notre programme s'intéresse particulièrement aux habitants du sud de la Tunisie. Nous n'avons pas abordé ces sensibilités», dit-il également. On rappelle que lors d'une interview accordée à RMC, Béji Caïd Essebsi a affirmé que les islamistes, les membres de courants radicaux et les ligues de protection de la Révolution ont voté pour son rival, Moncef Marzouki, lors du premier tour de la présidentielle. Rappelons qu'au terme de sa réunion de vendredi dernier, le Quartette des parrains du dialogue national a décidé de convoquer pour hier, une réunion extraordinaire en plénière pour examiner de nouveau la question de la lettre du président de la République provisoire Moncef Marzouki au président du Mouvement Nidaa Tounès, Béji Caïd Essebsi, lui demandant de proposer une personnalité pour former le prochain gouvernement, selon le bâtonnier Mohamed Fadhel Mahfoudh. Le bâtonnier a confié que «d'après l'échange de lettres entre les deux parties, chacune d'elles campe sur sa position initiale». «C'est pourquoi nous avons décidé de convoquer la conférence du dialogue national, compte tenu du fait que la situation est très délicate et commande la présence de toutes les parties prenantes, et surtout, une rigueur de décision», a-t-il ajouté. Fakher Gafsi, membre du comité de défense du candidat à l'élection présidentielle, Béji Caïd Essebsi, a considéré que les recours déposés par le candidat, Moncef Marzouki visent à prolonger les délais de l'organisation du second tour afin de ne pas permettre à plusieurs Tunisiens de voter.
