Beji Caïd Essebsi, candidat à la présidence, brasse large lors de la campagne présidentielle Le candidat du parti de Nidaa Tounès à l'élection présidentielle, Béji Caïd Essebsi (Bejbouj) comme l'appellent actuellement les Tunisiens, a fait vibrer la Coupole d'El Menzeh, samedi dernier. Lors du meeting populaire impressionnant, le leader de Nidaa Tounès a déclaré que son parti ouvre ses portes à toutes les forces nationales qu'elles soient syndicales, gauches, destouriennes ou indépendantes, assurant qu'il sera le garant de la «liberté d'expression» étant donné qu'elle est considérée comme l'un des objectifs essentiels de la «Révolution». Faut-il qu'il y eût d'abord révolution. Bref, Essebsi, a indiqué qu'atteindre la présidence de la République «ne peut être qualifié d'hégémonie». Bien au contraire, selon lui, il fera tout pour interdire toute forme d'hégémonie, précisant qu'il essayera de servir la Tunisie avec toutes les parties. «Car, a-t-il expliqué, «la prochaine période est difficile et nécessite une unité nationale». Il a expliqué que son message au peuple est clair: 'Gouvernez la Tunisie avec toutes les autres tendances politiques afin de n'en exclure personne», car il n'a point l'intention d'éliminer tous ses adversaires de la vie politique. Bejbouj (pour les intimes) a assuré également que son parti ne gouvernera pas tout seul la Tunisie, et que cela a été déjà décidé lors des réunions de Nidaa Tounès, bien avant les élections. En revanche, Essebsi a avoué qu'une fois élu président, il n'invitera pas les LPR au Palais de Carthage contrairement à ce qui s'est passé lors de ces dernières années. Entre-autres, BCE a appelé les députés du futur Parlement ainsi que les membres du prochain gouvernement à unifier les Tunisiens et à instaurer un régime qui respecte les libertés individuelles. Pour l'anecdote, Essebsi s'est dit surpris de ses détracteurs qui critiquent son état de santé et les a appelés à venir «l'examiner par eux-mêmes». En tout cas, Béji Caïd Essebsi est, pour beaucoup de Tunisiens, le super favori de ce premier tour de l'élection présidentielle. Mais le grand nombre des candidatures a dispersé l'électorat, faisant du tort au candidat de Nidaa Tounès, qui distance certes Moncef Marzouki. Mais, Béji n'atteindrait, semble-t-il, pas les 50% fatidiques pour passer dès le premier tour, à moins d'un sursaut rageur, de dernière minute, des militants du Nidaa Tounès et des électeurs convaincus du devoir de «se débarrasser» de Marzouki, comme l'ont affirmé plusieurs dirigeants du Nidaa, afin d'éviter le pire à la Tunisie. Il est certain, en tout cas, que des centaines de milliers de voix iront, encore une fois, dans les poubelles parce que la loi électorale, très souple, imposée par Ennahda et ses alliés au sein de l'Assemblée nationale constituante, a permis à des dizaines de candidats de concourir, sans qu'ils aient la moindre chance de passer. Le tri de l'Isie a certes ramené le nombre de candidatures de 70 à 27. Mais, c'est encore un nombre pléthorique pour un scrutin portant sur la magistrature suprême.