«Je comprends la peine des déçus mais ces deniers doivent patienter, car il y a un programme de 12.000 logements à Oued-Ghir et celui-ci va mettre fin à la crise de logement.» Comme il fallait s'y attendre, la liste des pré-bénéficiaires des logements sociaux de la commune de Béjaïa n'est pas passée inaperçue. Hier elle a été violemment contestée par les demandeurs qui, à peine sa lecture terminée, ont entrepris de se rassembler devant la wilaya avant de se rendre au siège de la daïra. Sur place, ils ont forcé le portail d'entrée et saccagé les caméras de surveillance de l'édifice. La liste des pré- bénéficiaires des 195 logements sociaux, qui a déjà pris plus d'un an de retard, a suscité une grande colère auprès des demandeurs. Ces derniers étaient déçus de constater que leurs noms n'y figuraient pas, alors qu'ils le «méritent amplement», selon leurs dires. Un des demandeurs affirmait que «son voisin a bénéficié d'un logement alors qu'il n'est pas dans le besoin», en tous les cas «pas plus que moi», ajoute-t-il. Le maire de Béjaïa est intervenu sur les ondes de la radio Soummam pour calmer les esprits. Il a déclaré que plus de 200 logements sont fins prêts et seront distribués dans les prochains mois». Hamid Merouani précisera que «les actuels pré- bénéficiaires sont ceux qui ont déposé les dossiers avant 1999 et les célibataires n'ont pas été inclus». Il a invité les demandeurs à déposer des recours au niveau de la commission de wilaya et citer les noms de ceux qui disposent de logements», rappelant au passage que la commune de Béjaïa est dotée d'un programme conséquent à même de satisfaire la demande actuelle. Le président de l'APW, Mohamed Bettache, a, de son côté, appelé les mécontents à la raison. «Je comprends la peine des déçus mais ces deniers doivent patienter, car il y a un programme de 12.000 logements à Oued-Ghir et celui-ci va mettre fin à la crise de logement à Béjaïa», avant de les inviter à déposer leurs recours conformément à la loi. Aux dernières informations, le boulevard jouxtant le siège de la daïra est resté fermé, au même titre d'ailleurs que le siège. Par ailleurs, devant le siège de l'Opgi, les familles victimes du terrorisme ont observé un sit-in pour exiger «l'application de l'instruction ministérielle relative à l'octroi de logements aux familles victimes du terrorisme». Ellesétaient plusieurs familles à rappeler leur situation précaire, estimant qu'elles sont «prioritaires au logement. A Toudja, des dizaines de citoyens issus du village Larbaâ ont fermé le siège de la mairie pour dénoncer les conditions précaires dans lesquelles ils vivent depuis des années. Les mécontents ont soulevé des revendications dont «le renforcement de l'alimentation en eau potable». Dans la commune d'El-Kseur, des dizaines de demandeurs de logements ont observé un rassemblement devant le siège de l'APC. Ils sont revenus à la charge après avoir constaté qu'aucun responsable n'a daigné les recevoir lors de leur précédente action similaire, initiée la semaine dernière pour exiger le lancement du programme de logement qui comprend plusieurs projets.