Ce regain d'intérêt pour le privé algérien fait suite au voeu exprimé par le directeur général d'Ex-Im Bank. Bon point pour l'économie algérienne. Après le rapport de l'UE très favorable en mai dernier, suite à l'appréciation positive de la Banque mondiale, voilà que l'Oncle Sam y met du sien. Il perçoit positivement notre économie. Il suggère aux politiques algériens de tendre la main au secteur privé. Les milieux financiers américains incitent le gouvernement algérien à soutenir le secteur. «Le défi du gouvernement est d'engager le secteur privé dans une croissance durable visant à réduire le chômage tout en préservant la stabilité macroéconomique», ont déclaré hier, des experts américains basés à Washington analysant les perspectives de l'économie algérienne. Ces experts n'ont pas tari d'éloges sur la situation politique et économique enregistrée par l'Algérie ces dernières années. L'Algérie jouit actuellement d'une «stabilité politique et macroéconomique prometteuse» affirment ces experts estimant que «la stabilité politique et la forte position financière de l'Algérie constituent une conjonction de facteurs propices à la mise en oeuvre de mesures décisives pour renforcer le secteur privé». Ce regain d'intérêt pour le secteur privé algérien fait suite à la remarque subtile du directeur général d'Export Import Bank (Ex-Im Bank), Philip Merrill, lors de la visite qu'il a effectuée à Alger, il y a quinze jours. Le boss américain a en effet jugé très insignifiant le montant accordé par sa banque au secteur privé. Sur le 1,5 milliard de dollars injectés par Ex-Im Bank dans l'économie algérienne, seuls 7 millions de dollars ont été accordés au secteur privé. «Nous espérons en mettre plus dans le secteur privé, mais cela dépend de l'action et de la perception de l'Algérie vers ce secteur», a déclaré Philip Merrill. Les mêmes milieux distribuent également des bons points au gouvernement. Ils font cas des reformes institutionnelles et structurelles dans son programme introduites par l'Exécutif d'Ouyahia. «(...) Les actions couvrent essentiellement la réforme de la Fonction publique, de la justice et de l'éducation, ainsi que la poursuite des réformes du secteur financier et des entreprises publiques.» Sur ce plan, l'engagement du staff d'Ouyahia est ferme. Il a donné le ton quant aux intentions du gouvernement par rapport au dossier des privatisations. Il a plusieurs fois affirmé que la privatisation est un processus continu pour lequel les autorités algériennes ont marqué leur plus grande disponibilité. En attendant, le processus a encore du chemin à faire. Sur plus de 188.000 entreprises privées, seuls 612.000 employés figurent sur les registres de la sécurité sociale. Dans certains cas, les instances compétentes «ignorent» carrément que des entreprises productives sont en service. La quasi-totalité des litiges demeurent encore en suspens, de l'aveu même du ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh. Sur ce plan, les milieux financiers américains semblent bien informés. Ils jugent que les réformes en Algérie n'ont pas atteint leur vitesse de croisière. Ils estiment qu'une accélération des réformes, notamment structurelles, aura pour résultat d'améliorer «substantiellement le climat des investissements».