Human Rights Watch (HRW) a qualifié mercredi «d'injuste» la condamnation à mort de 188 partisans du président destitué Mohamed Morsi, ajoutant que «les procès de masse» récurrents en Egypte remettaient en cause «l'indépendance de la justice». «Les condamnations à mort de masse font perdre rapidement à la justice égyptienne toute réputation d'indépendance qu'elle a pu avoir», a estimé dans un communiqué Sarah Leah Whitson, la directrice de HRW pour le Moyen-Orient. «Personne ne devrait être envoyé à la potence après des procès si ouvertement injuste». «Au lieu d'examiner les preuves contre chaque personne, les juges condamnent les accusés en masse sans considération pour les normes garantissant un procès équitable», ajoute le communiqué. Mardi, 188 personnes ont été condamnées à mort pour le meurtre de 13 policiers lors d'une attaque le 14 août 2013 contre un commissariat de Kerdassa, un village dans la banlieue du Caire. L'assaut de Kerdassa avait lieu alors que policiers et soldats tuaient plus de 700 personnes dans la capitale dans la dispersion de rassemblements pro-Morsi, faisant du 14 août la journée la plus sanglante de la répression ciblant les partisans du président islamiste. Depuis que l'armée a destitué M.Morsi en juillet 2013, ses partisans sont la cible d'une sanglante répression qui a fait au moins 1400 morts, pour la plupart des manifestants.