Les vidéos qui sont souvent diffusées sur les réseaux du site YouTube sont en train de devenir un phénomène dangereux dans la société maghrébine et arabo-musulmane généralement très conservatrice. Aujourd'hui, ces vidéos se partagent à une vitesse vertigineuse et parfois laissent des séquelles considérables dans la société. La première vidéo qui a fait le buzz cette semaine demeure celle d'un enfant qui est attaqué avec un couteau par son cousin germain. Après le buzz et la polémique qui a été provoquée par cette vidéo, le père de l'enfant, puis le cousin incriminés dans l'affaire, se sont exprimés sur la chaîne Ennahar TV pour expliquer son geste. Le cousin qui n'a pas filmé la scène et qui n'apparaît pas dans la vidéo, a donné les éléments juridiques et s'est ainsi dénoncé lui-même sur une télévision privée algérienne. Suite à quoi il a été arrêté ce jeudi 4 décembre, par les services de sécurité à Aïn Témouchent, à son lieu de résidence. Selon TSA, il sera déféré devant le parquet du tribunal de la ville et les enquêteurs cherchent à identifier les autres personnes présentes au moment des faits, particulièrement celle qui a tourné la vidéo. Ce cas n'est qu'un exemple parmi tant d'autres qui sont ouvertement identifiés par la justice et révélés par les médias. Il existe des centaines, voire des milliers de cas similaires de vidéos qui portent atteinte à l'honneur ou à la réputation de personnes qui font souvent l'objet d'affaires en justice. Au Maroc, le même phénomène a été évoqué cette semaine sur une affaire d'un instituteur qui humilie une petite écolière. (Un cas d'école qui est recensé chaque année dans les milliards d'écoles dans le monde) sauf que cette fois c'est l'instituteur qui filme lui-même l'humiliation et qui la publie sur Internet. Du coup, l'instituteur marocain a été suspendu et sera présenté devant un conseil de discipline après la diffusion de cette vidéo. Au terme d'investigations, le ministère marocain a décidé «de suspendre» l'instituteur, qui exerce dans la région de Kenitra (Nord-Ouest), et de «le déférer devant le conseil de discipline», est-il indiqué. Dans la vidéo, amplement relayée ces derniers jours et visionnée plus de 30.000 fois sur la plateforme YouTube, on peut entendre le professeur, dont l'identité n'est pas dévoilée, se moquer des difficultés rencontrées par la petite Nadia, qui devrait avoir 6 ou 7 ans, pour recopier le chiffre «5», écrit au tableau. Des médias se sont offusqués de la manière dont cette élève était «tournée en dérision d'une façon pour le moins ignoble et humiliante», à un moment qui plus est où «le système éducatif national est en profonde remise en cause». Ces deux affaires démontrent la vulnérabilité de la société maghrébine face au danger de l'utilisation des nouvelles technologies. A cela s'ajoute l'absence totale d'une autorité de régulation capable de contrôler la diffusion de ce genre de vidéo très humiliante pour la société arabo-musulmane. [email protected]