Des férus de l'art dénoncent cette «ignominie» perpétrée au nom de la liberté d'expression tout en tentant d'interdire les autres de jouir de leur liberté d'expression. Scène du film L'Oranais Les critiques injustifiées émanant des intégristes-conservateurs-conformistes, appuyés par une certaine presse inodore et incolore, lâchées contre le film l'Oranais sans l'avoir visionné, ni même assimilé son contenu, ont été prestement et totalement cassées par la ministre de la Culture, Nadia Labidi, en confirmant l'existence d'un visa d'exploitation du film pour une durée de trois années. Ledit visa est signé par le ministère de la Culture. Il porte sur la projection du film dans les salles de cinéma algériennes. Dans une petite déclaration, Nadia Labidi dira «vous avez la réponse à votre interrogation». Le film ne sera donc pas interdit, tant que sa projection est endiguée par un visa d'exploitation, pour une durée de trois années. Avec une telle déclaration, la ministre mettra inéluctablement terme à une polémique qui n'a pas lieu d'exister, tant que celle-ci est prêchée d'abord par des gens n'ayant aucune relation avec l'art et encore moins avec le cinéma. Dans leurs prêches, semblables à ceux de l'ex-FIS dans les années 1990, certains de ces prêcheurs sont allés jusqu'à demander l'interdiction de la projection du film, expliquant que l'oeuvre contient des scénes véhémentes. Des cinéastes, des cinéphiles, des férus de l'art et de la création continuent à dénoncer cette «ignominie», perpétrée au nom de la liberté d'expression, tout en tentant d'interdire les autres de jouir de leur liberté d'expression. Tout comme dans les cas du parti dissous durant le début des années 1990. Faute de projet de société, l'ex-FIS a commencé sa violence en s'acharnant contre la culture, tout en prêchant l'interdiction de la créativité. La ministre tempère les ardeurs, tout en minimisant intelligemment le degré de la voracité affichée publiquement par quelques détracteurs du film se comptant sur les doigts d'une seule main. Nadia Labidi évite-t-elle de trop s'impliquer dans la polémique née depuis la projection du film à Oran? Tout porte à le croire, vu ses propos à travers lesquels elle dira que «chacun est libre de s'exprimer sur un quelconque film projeté». Ingénieusement, elle ajuste le tir en déclarant que «tout film projeté est suivi de débat». Sur un autre registre, Nadia Labidi est revenue sur le Festival d'Oran du film arabe annonçant ce qu'elle a qualifié de «beaucoup de belles choses inscrites à partir de la 8e édition». «Nous soutenons ce festival de manière très forte», a affirmé Nadia Labidi, ajoutant que «cette festivité soit accompagnée par plusieurs mesures que nous allons prendre». Sans pour autant trop s'étaler, la ministre dira que «le festival sera cadré par une stratégie forte basant sur sa perpétuation». La ministre ambitionne quant à casser cette monotonie ayant fait de la rencontre cinématographique une occasion annuelle sans plus. Labidi dira en ce sens que «nous n'avons pas négligé la rencontre, bien au contraire, nous souhaitons la doter de tous les moyens lui permettant de se transformer en un rendez-vous important». Et d'ajouter en déclarant que «le report du festival va dans le bien et que le pôle cinématographique d'Oran soit étoffé dans tous les plans». Pour la ministre, la reprise du festival de manière régulière sera effective, après l'équipement des salles en moyens adéquats et modernes. La date de la tenue du festival est, selon la ministre, tributaire de la société civile et du mouvement associatif. «Nous allons nous concerter dans les tout prochains jours aux fins de décider de la date de son organisation», a affirmé Nadia Labidi. «Je m'engage en disant que le festival est un rendez-vous important, aussi bien pour le ministère de la Culture que pour Oran et toute l'Algérie», a expliqué la ministre. Jeudi, une équipe de spécialistes et de techniciens se sont rendus dans les salles de projection d'Oran. Dans cette sortie, ils devront établir un état détaillé des lieux à soumettre à la tutelle qui prendra ses dispositions, notamment dans le cadre de la réhabilitation des dites salles de Maghreb (ex-Régent), Es Saâda (ex-Colysée) et la cinémathèque d'Oran.