Le siège d'Algérie Télécom Les régions isolées des TIC pourront bientôt être couvertes par le service de déploiement universel qui consiste à prendre à la charge de l'Etat ces contrées qui n'entrent pas dans les plans des opérateurs. Pour Derdouri, les choses sont claires: Algérie Télécom doit rester à 100% propriété de l'Etat! En effet, la ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication (Mptic) qui était l'invitée, hier, du forum du quotidien El Moudjahid, s'est dite contre l'ouverture du capital de l'opérateur public de télécommunication (AT). «Personnellement, je suis de celles et ceux qui seraient contre l'ouverture du capital d'AT», a-t-elle assuré. «Un pays, quel qu'il soit, doit avoir un opérateur qui lui est propre, pour notamment préserver sa sécurité et sa souveraineté», a-t-elle expliqué en estimant qu'une éventuelle ouverture d'AT «n'est pas la meilleure des solutions pour l'Algérie». Zohra Derdouri nie toutefois l'existence actuelle d'une demande dans ce sens. «Je n'ai encore reçu aucune sollicitation dans ce sens. Mais dans le cas (où il y a demande d'ouverture du capital d'AT), je défendrai ma position jusqu'à ce qu'on me prouve le contraire», s'est-elle engagée avec fermeté. Pour rappel, les opérateurs français Orange et britannique Vodafone ont déjà émis leur désir d'entrer dans le marché algérien au moment où l'opérateur public de téléphonie mobile Mobilis (filiale d'AT) avait indiqué en mars dernier qu'il fera son entrée à la Bourse d'Alger avant la fin de l'année 2014 avec une ouverture de son capital à hauteur de 20% qui avait été annoncée fin décembre par Azouaou Mehmel, le président-directeur général du groupe AT. Lors de cette conférence-débat, madame la ministre est revenue sur une autre opération d'ouverture de capital d'un opérateur de télécommunications, à savoir Djezzy. «L'opération de rachat de 51% des parts de l'opérateur privé de téléphonie mobile est en bonne voie. Elle devrait même bientôt être finalisée», a-t-elle avoué en précisant toutefois que cette opération ne dépendait pas de son secteur mais du ministère des Finances sous la tutelle des autorités suprêmes du pays. «Mais je peux vous dire que les responsables du dossier font tout pour préserver les intérêts du pays dans cette affaire», a-t-elle lancé à une question sur le coût de l'opération. En parlant de téléphonie mobile, Zohra Derdouri a réitéré son engagement à lancer la 4 G mobile avant la fin de l'année 2015! «Nous devons suivre le développement technologique. Il faut penser à toutes les catégories. Il faut offrir aux Algériens tout ce qui se fait de mieux en matière de TIC. Il ne faut pas les laisser avoir la frustration qu'ils ont eue avec la 3G...», a-t-elle soutenu. Pour ce qui est du déploiement du réseau 3G, la ministre a indiqué qu'il se fera progressivement comme défini dans le programme de lancement. «Il est prévu de couvrir les 48 wilayas du pays en 3 ans», a-t-elle rappelé en appelant les habitants des wilayas pas encore couvertes de patienter encore en référence au wali de Bordj Bou Arréridj qui avait dénoncé le fait que sa wilaya ne soit pas encore couverte. «C'est une question de rentabilité. C'est la loi du marché, les opérateurs choissent d'après leur business plan les wilayas qu'ils voient rentables», a avoué la ministre. Alors les régions isolées qui ne sont pas rentables pour les opérateurs sont condamnées à être isolées? «Non», renchérit Mme Derdouri. «Nous allons utiliser le service de déploiement universel. Ce service consiste à prendre à la charge de l'Etat le déploiement du réseau dans ces régions qui n'entrent pas dans les plans des opérateurs. Nous déploierons le réseau à notre charge, ensuite les opérateurs l'exploiteront à leur guise comme cela se fait dans le reste du pays», a-t-elle annoncé. Le début de ce genre de déploiements, qui, faut-il le signaler, concerne tous les types de technologies de communication, voix et Internet mobile et fixe, ce sera dès le premier semestre de l'année 2015. «Je voulais que cela se fasse avant la fin de l'année mais pour des raisons techniques cela a été reporté», a-t-elle poursuivi. Le financement du service de déploiement universel se fera à partir de la taxe «réseau universel» qui est prélevée chez les opérateurs. «Tous les opérateurs y ont droit mais il y aura cependant des conditions qui seront définies et mises en place par l'Arpt...», a conclu madame la ministre. La Mptic dément «Mahloul est toujours DG d'Algérie Poste» Coup de tonnerre hier au forum du quotidien El Moudjahid! Zohra Derdouri, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication (Mptic) a pris tout le monde à contre-pied! Alors qu'une majorité de la presse nationale avait fait en fin de semaine sa une avec le limogeage du DG d'Algérie Poste, Laïd Mahloul et son remplacement par Khaled Hamouche, membre de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (Arpt), la ministre a catégoriquement démenti l'information. «Le directeur général d'Algérie Poste, Laïd Mahloul, est toujours à son poste», a-t-elle lancé dans une salle qui exprimait sa stupeur. «A ce que je sache, il est toujours à son poste», a-t-elle assuré avant de souligner que le départ de ce responsable n'était pas de ses prérogatives. «Il est nommé par décret présidentiel. Et comme pour moi, c'est le président de la République Abdelaziz Bouteflika qui met fin à ses fonctions», a expliqué la ministre, non sans préciser que nul n'était éternel à un poste. «Même moi je pourrai être appelée à partir si les hautes autorités le décidaient», réplique-t-elle non sans apporter son soutien à M.Mahloul. «C'est un homme qui connaît parfaitement le secteur de la poste, s'il était appelé à partir, je ferais tout pour retenir cette compétence au niveau de mon département», a-t-elle fait savoir. La ministre a, en outre, indiqué que le secteur de la poste «doit évoluer vite et progresser», indiquant avoir relevé lors de ses différentes visites effectuées à travers les wilayas du pays des situations «extrêmement déplaisantes». Dans ce sens, elle assure ne pas comprendre le mouvement de protestation qui sévit au sein de la poste. «On leur a accordé l'année dernière leurs augmentations salariales avec effet rétroactif. J'estime que nous avons répondu à la majorité de leurs doléances. Il reste l'amélioration de leurs conditions de travail, cela se fera au fur et à mesure», soutient-elle. «On ne peut pas augmenter chaque année leurs salaires. Ils doivent améliorer le service et la rentabilité de l'entreprise, après on verra...», peste-t-elle. Enfin, elle a tenu à nier également l'information de transformation d' Algérie Poste (AP) en banque postale. «L'entreprise AP joue un rôle important dans le domaine financier, mais n'est aucunement prête pour devenir une banque postale», a-t-elle conclu.