img src="http://www.lexpressiondz.com/img/article_medium/photos/P141216-18.jpg" alt=""L'Algérie ne peut pas amortir le choc pétrolier"" / Cette mise en garde intervient alors qu'une réunion interministérielle sur le recadrage budgétaire a été programmée. L'impact de la chute continue du prix du baril de pétrole sera économiquement douloureux. Les répercussions de l'effondrement du marché de l'or noir sur l'économie nationale se font ressentir. Le gouverneur de la Banque d'Algérie a contredit le ministre des Finances qui avait affirmé que «l'Algérie s'est préparée à résister au choc pétrolier». Il avait rappelé que l'Algérie a choisi d'appliquer des politiques de prudence depuis plus d'une décennie, en anticipant le paiement de sa dette extérieure. Laksaci a souligné, hier, que l'Algérie ne peut amortir le choc, bien qu'il y ait baisse de sa dette extérieure et qu'elle dispose de réserves de change à court terme. La chute de près de 40% du prix du baril de pétrole a affecté l'économie nationale à travers plusieurs indicateurs qui sont au rouge: diminution des réserves de change, pertes importantes de recettes fiscales engendrant l'évaporation de la plus-value versée dans le FRR, déficit de la balance des paiements, dévaluation du dinar...etc. «Les réserves de change actuelles permettent à l'Algérie de faire face aux chocs sur la balance des paiements extérieurs à court terme mais cette capacité à résister aux chocs se dissipera vite si les cours du pétrole restaient à des niveaux bas pendant longtemps», a précisé M. Laksaci qui présentait un rapport sur les tendances financières et économiques du pays devant les membres de l'Assemblée populaire nationale (APN). La balance des paiements a dégagé un déficit de 1,32 milliard de dollars au premier semestre de 2014 contre un excédent de 0,88 milliard de dollars à la même période de 2013. Ces réserves officielles de change se sont contractées à 193,269 milliards de dollars à fin juin 2014, après une progression à 194 milliards de dollars à fin 2013. Laksaci a, par ailleurs, indiqué que le taux de change moyen du dinar a enregistré une baisse de 4,32% par rapport à l'euro au premier semestre de l'année en cours, alors qu'il a enregistré une appréciation de 2,13% par rapport au dollar américain vers la fin de l'année 2013. Cette mise en garde intervient alors qu'une réunion interministérielle sur le recadrage budgétaire que présidera le Premier ministre Abdelmalek Sellal, est annoncée pour demain. Il sera question lors de cette rencontre de l'examen du cadrage budgétaire qui a présidé à l'élaboration du budget de l'Etat aux termes de la loi de finances 2015. Les hypothèses sur lesquelles reposent ses prévisions étant remises en cause par la chute vertigineuse des prix du baril de pétrole, des coupes budgétaires où le retour sur certains engagements sociaux ne sont pas à écarter. Ces prévisions étant contrariées par la chute des prix du baril de pétrole, c'est la plus-value devant alimenter le FRR qui va s'évaporer si la tendance à la baisse des cours du brut continue. Déjà, pour la clôture de l'exercice 2014, le différentiel devant être versé à ce fonds, calculé sur la base d'une hypothèse d'un prix de marché du baril de pétrole à 90 dollars pour la loi de finances 2014, est grevé. Le FRR comptait 4 773,51 milliards de dinars à fin juin 2014 contre 5 238,80 milliards de dinars à fin 2013. Le prix du baril caracole à moins de 58 dollars en cette fin d'année 2014 et les provisions du FRR (avec un recul de 1000 milliards de dinars en 3 ans) ne compenseraient pas le déficit budgétaire. Parallèlement, les importations de biens progressent encore à 29,83 milliards de dollars au premier semestre 2014 contre 29,22 milliards de dollars au premier semestre 2013. Cette hausse est due notamment à la progression des importations de biens d'équipements industriels, de produits semi-finis et de biens alimentaires, selon le gouverneur de la Banque d'Algérie. Une situation qui a entraîné la contraction de l'excédent du solde commercial et le creusement du déficit du compte courant de la balance des paiements la première moitié de 2014. La réunion interministérielle devrait donc examiner les mesures à prendre pour faire face à la dégringolade des prix du baril de pétrole. Les subventions tous azimuts auxquelles les populations ont été habituées ne seront plus soutenables pour le budget de l'Etat. Le déficit prévisionnel dans le processus d'élaboration du budget de l'Etat revient encore au-devant de la scène.