Elle se réjouit de la participation du président Bouteflika aux cérémonies commémoratives du débarquement en Provence. La campagne menée par un groupe de députés UMP contre la participation du président Abdelaziz Bouteflika à la commémoration du débarquement allié en Provence, qui aura lieu dimanche prochain à Toulon, continue de faire l'actualité dans l'Hexagone. En venant au même titre que 15 autres chefs d'Etat d'Afrique, rendre hommage aux soldats qui se sont sacrifiés pour que soient bannies à jamais les pratiques nazies, le président de la République fera lui-même l'objet, soixante années après la chute de l'Allemagne hitlérienne, de comportements racistes censés être éradiqués. Paradoxalement, ce sont des députés du mouvement gaulliste qui se sont transformés ces derniers jours en porte-voix de l'extrême droite, en menaçant de perturber la visite du chef de l'Etat dans un pays connu pour être celui des libertés et où les traditions d'accueil n'ont jamais fait défaut. Ces comportements, émanant fort heureusement d'une minorité de la majorité parlementaire, continuent de susciter désapprobation et condamnation au sein de l'opinion publique française. C'est le cas de l'association France-Algérie qui, tout en se réjouissant de la venue du président de la République aux cérémonies commémoratives du débarquement en Provence dénonce dans un communiqué diffusé, hier, les «campagnes», hostiles à cette participation. «Face à certaines campagnes actuellement menées, l'association France-Algérie tient à faire savoir qu'elle se réjouit de la participation du président Abdelaziz Bouteflika aux cérémonies commémoratives du débarquement en Provence, aux côtés des chefs d'Etat et de gouvernement des anciennes colonies françaises dont les ressortissants ont versé leur sang pour la libération de la France», souligne le texte. L'association «dénonce avec force les campagnes actuellement menées sur la base d'amalgames» et demande «aux Français, et notamment aux Français originaires d'Algérie (...) de ne pas y céder». Une quarantaine de députés du parti chiraquien au pouvoir, l'UMP, ont adressé, fin juillet, une pétition au ministre des Affaires étrangères pour protester contre l'invitation du président Bouteflika estimant qu'elle «représente une insulte à la mémoire de ceux qui sont tombés pour libérer la France». Des nostalgiques de l'«Algérie française» qui tentent tout pour faire capoter les relations entre les deux pays, lesquelles ont atteint, ces derniers mois une véritable vitesse de croisière. Des gesticulations qui ne vont pas tout de même impressionner le président Abdelaziz Bouteflika, qui, rappelons-le, s'apprête à signer, l'année prochaine, le pacte d'amitié entre les deux pays et les deux peuples qui aspirent à la refondation des relations, loin des tensions du passé. En ce 15 juillet 2004, le président Abdelaziz Bouteflika sera sur le Charles de Gaulle et assistera aux manoeuvres auxquelles participeront des navires de la marine nationale. C'est la meilleure manière d'imposer la «quarantaine» à ses détracteurs.