Confusion au sein de la classe politique à propos de l'effet de la crise énergétique mondiale actuelle. Les partis proches du pouvoir doivent tenir prochainement une rencontre pour fixer une feuille de route de sensibilisation autour de la politique d'austérité générée par la chute des cours des hydrocarbures. Le Conseil ministériel restreint présidé par le président Bouteflika la semaine écoulée a mis en avant la gravité des répercussions annoncées de la crise énergétique actuelle sur l'économie nationale. Ces partis qui sont le FLN, RND, MPA et TAJ, doivent en parallèle mener une campagne de soutien au projet de révision de la Constitution, annoncé récemment par le président Bouteflika. Dans ce contexte, le président du Conseil de la nation et patron du RND a indiqué récemment que son parti fera campagne en faveur du projet de la révision de la Constitution, et ce, quel que soit le mode de son adoption. Le même responsable a souligné jeudi dernier à Alger que, contrairement aux allégations mensongères de certaines parties qui dressent un tableau pessimiste, la conjoncture économique du pays est stable et sous contrôle. «En dépit des campagnes tendancieuses, l'Algérie demeure déterminée à parachever la mise en oeuvre de ses programmes sectoriels et ses potentialités lui permettent de s'adapter à toute situation», a-t-il indiqué. Il a également affirmé que «les engagements de l'Etat au volet social demeurent inchangés». La gravité des répercussions du choc pétrolier sur l'économie nationale est telle que ces formations tributaires d'une politique traditionnelle de la mangeoire et du râtelier doivent se muer en pompiers pour éteindre les feux des foyers de tension qui ne manqueront pas d'être signalés ça et là. Il est même question d'organisation d' un sommet par ce quatuor aux fins d'expliquer à l'opinion publique le constat de cette crise établi par le gouvernement ainsi que les conséquences inévitables sur l' économie nationale. Le but est de convaincre qu'il existe des mesures telles que celles prises par le gouvernement pour atténuer les retombées de la crise. Toutefois, certains observateurs affirment que les citoyens et les gouvernants ne sont pas sur la même longueur d'onde par rapport au diagnostic de cette crise. Il y a une confusion au niveau de l'Etat au sujet de ce choc pétrolier qu'on n'a pas vu arriver malgré les multiples mises en garde des économistes et spécialistes en la matière. Quand certains ont cru devoir tirer la sonnette d'alarme, d'autres rassurent et disent que l'Algérie ne sera pas impactée à terme. D'autres reconnaissent que même si le pays sera affecté par cette crise, il dispose des moyens pour en amortir le choc. Dépenser sans compter et distribuer la rente pétrolière, ne figure plus dans la stratégie adoptée par le gouvernement. Malgré les récentes mesures annoncées, certains sont toutefois convaincus que l'ampleur de l'impact reste caché au peuple algérien. Aussi, ils estiment qu' à un constat mensonger ne peut correspondre qu'une solution tout aussi erronée. Comme toujours, certains craignent que, comme à l'accoutumée, la démarche approximative et improvisée du gouvernement le conduise à favoriser les solutions de facilité comme celle annoncée: puiser dans le Fonds de régulation des recettes (RPR). La paix sociale et la survie n'ont pas de prix pour lui. Face à cette crise financière, le pouvoir fidèle à sa gestion opaque n'annonce pas ce qu'il est résolu à faire vu l'ampleur et la gravité extrême de ce choc. Par ailleurs, l'opposition doute fortement de la capacité du pouvoir et des institutions, à relever les défis de cette crise. C'est ainsi que la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, a appelé au rétablissement des barrières douanières et à la mise en place d'offices chargés de réguler les importations.