La ville kurde syrienne de Kobané n'a cessé depuis septembre dernier de passer des mains des résistants kurdes à ceux des jihadistes de l'EI Le régime syrien est prêt à rencontrer l'opposition à Moscou pour tenter de trouver une issue à la guerre qui ravage le pays depuis près de quatre ans, a annoncé hier le ministère des Affaires étrangères. «La Syrie est prête à participer à une rencontre préliminaire et consultative à Moscou pour répondre aux aspirations des Syriens qui sont celles de trouver une issue à la crise», indique une source non identifiée au sein du ministère dans ce communiqué, cité par l'agence officielle syrienne Sana. La source a précisé que cette décision avait été prise après «des discussions menées entre la Syrie et la Russie sur la tenue» d'une telle rencontre. Celle-ci «viserait à se mettre d'accord sur la tenue d'une conférence de dialogue entre Syriens sans ingérence étrangère», poursuit la source. «La République arabe syrienne a toujours été prête à dialoguer avec ceux qui croient en son unité, sa souveraineté et sa décision libre», a-t-elle ajouté. Jeudi dernier, la diplomatie russe avait affirmé que Moscou comptait accueillir vers le 20 janvier une réunion de l'opposition syrienne. En cas de succès de cette réunion, des représentants du gouvernement syrien seront invités» dans la foulée à Moscou pour «échanger des avis» avec les opposants et pour qu'un «dialogue soit lancé entre les parties du conflit» syrien. Elle avait précisé qu'il s'agirait d'une «rencontre informelle» entre des responsables de l'«opposition interne et externe» de la Syrie, qui sont «capables de générer des idées» permettant d'aboutir à un règlement du conflit syrien qui a fait près de 200.000 morts. Principal allié du régime de Bachar al-Assad, Moscou fournit ce terrain de pourparlers en premier lieu pour que les opposants syriens puissent «entamer un dialogue entre eux», a ajouté le porte-parole. Des opposants syriens, dont ceux de l'intérieur, vont se réunir au Caire vers la mi-janvier afin de s'accorder sur une «vision commune» pour mettre fin à la guerre, avaient indiqué des sources de l'opposition. Sur le terrain, les combats se poursuivent, qui ont vu les combattants kurdes syriens reprendre «plus de 60%» de la ville de Kobané que le groupe Etat islamique (EI) tente de prendre depuis plus de trois mois, ont affirmé hier une ONG et des militants. La petite ville dans le nord syrien frontalier de la Turquie est devenue, depuis l'offensive de l'EI le 16 septembre, un symbole de la lutte contre le groupe extrémiste qui était parvenu à s'emparer de plus de la moitié de Kobané (Aïn al-Arab en arabe). Mais, appuyées par les frappes aériennes de la coalition internationale menée par les Etats-Unis depuis le 23 septembre, «les forces kurdes contrôlent désormais plus de 60% de la ville», a affirmé Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH, basé en Grande Bretagne). «L'EI s'est même retiré de zones où les Kurdes n'étaient pas entrés par peur des mines», a-t-il ajouté. Un militant kurde de Kobané, Mustefa Ebdi, a affirmé de son côté que les Unités de protection du peuple kurde (YPG), la milice kurde qui défend Kobané, «ont avancé sur tout la ligne de front au cours de la dernière semaine dans la direction de l'est», où se concentre la présence de l'EI. L'EI s'est ainsi retiré du QG des YPG dans le nord de la ville, des quartiers sud ainsi que du centre culturel dans le centre-ville, selon l'ONG et les militants. Et il y a deux jours, les YPG sont parvenus au bâtiment de la municipalité dans le centre et qui est désormais complètement détruit par les combats, selon M.Ebdi. «L'avancée des Kurdes est due en grande partie aux frappes aériennes menées par la coalition», explique le militant, selon qui ces raids se concentrent sur Kobané plus que sur d'autres régions en Syrie. D'après lui, sur les 31 frappes annoncées par la coalition au cours des dernières 48 heures, 17 ont visé l'EI à Kobané. «Les jihadistes ont recours désormais dans leurs mouvements sur les tunnels qu'ils creusent après avoir échoué dans leur tactique de voitures piégées et de ceintures explosives», souligne encore Mustefa Ebdi. Des dizaines de membres de l'EI se sont fait exploser à Kobané depuis leur entrée dans la ville où ils ont fait face à une farouche résistance kurde. Les combats ont fait plus d'un millier de morts des deux bords..