Enrichir notre musique en se rapprochant davantage des cultures des peuples, de leurs rythmes et leur culture, est l'apanage du groupe... L'artiste algérien, Chaouki Smahi, après 13 ans d'absence, a renoué mardi soir avec le public algérien lors d'une soirée chaleureuse au Casif, Sidi Fredj. Entouré de musiciens de talent, à savoir Mike Aterting au clavier, Yahia Smahi, son frère, à la derbouka, Harry Berger au sax, Ramish Shotam à la percussion indienne, Christian Van à la basse le oud entre les mains le musicien en maître de cérémonie fera décliner un projet musical aux couleurs de la fusion. De la musique traditionnelle mêlée à d'autres genres de musique, ou influencée par le jazz, le funk, le groove et la musique orientale et son istikhbar andalou. Le public pas très nombreux a pu ainsi apprécier un style de musique très «distinct» qui a suscité l'intérêt des grands concertistes européens et américains de la musique jazz. Ainsi, nous révèle Chaouki Smahi, en marge du concert, «l'idée de ce mélange musical est née suite à ma rencontre en 1992 en Allemagne avec le saxophoniste, une légende au jazz, Charly Marimo, qui m'a demandé de l'accompagner dans ses tournées aux Etats-Unis». Musicien, compositeur et arrangeur, Chaouki Smahi est d'origine algérienne né à Oujda vivant actuellement à Mostaganem. On sent l'influence maghrébine dans laquelle viennent à se promener les tonalités jazzy et les quelques touches gnaouies. «Mon but, souligne-t-il, est d'enrichir notre musique, l'aimer en mêlant des instruments traditionnels à des arrangements actuels». En effet, l'air mélancolique du oud était savamment rehaussé par les notes du piano et ses effets sonores évoquant par moment des mélodies bien de chez nous à l'image de la musique andalouse. Des morceaux langoureux desquels se dégageaient parfois une certaine légèreté vaporeuse, un air de fête chantant «les facettes de notre identité culturelle». La derbouka, y est aussi pour beaucoup, dont le tempo sera largement suivi par les jeunes dans les gradins ou les quelques «exceptions» qui se sont amusées à occuper la piste de danse, gaiement. Le concert qui marquera les retrouvailles avec le public est «le fruit de six années de labeur et de recherche dans le patrimoine local et international», confie l'artiste qui affirme que «côtoyer des artistes et des concertistes de différentes nationalités et différentes cultures, lui a permis de se rapprocher davantage des cultures des peuples et de tirer profit de leurs couleurs et rythmes». Pour lui, il est nécessaire de réhabiliter les cultures populaires et locales du monde arabe. Smahi, parti en Allemagne pour un doctorat en informatique, est ingénieur conseiller de la plus importante société de construction automobile. Un poste qui n'enleva rien à son don artistique car il fondera en 1992 le groupe Brother's Smahi and Friends qui a animé nombre de concerts dans des capitales européennes.