L'artiste est venu chanter l'amour, la séparation et la tendresse devant une assistance charmée. Le rossignol de la chanson libanaise, Marwan El-Khouri, s'est produit, samedi, au Casif de Sidi Fredj après avoir enflammé les ruines romaines au Festival de Djemila. C'est sapé d'un costume noir sur une chemise tout aussi noire pailletée, entourée de bordure blanche que s'est présenté tel un dandy, l'artiste, auteur et compositeur. Elégant et un tantinet réservé, Marwan El Khouri, qui se produit pour la seconde fois en Algérie, jettera tout d'abord un regard sur les abords du Casif, en plein air, constatant que la partie supérieure est vide. Il s'attendait probablement à plus de monde. Le billet coûtait tout de même 700 DA. C'est à 22h 45 que le concert débuta après que l'orchestre ait chauffé un tant soit peu la scène. Khoudni Maâk entonne l'artiste, suivi juste après par ses admiratrices qui reprenaient, toutes en choeur, ses chansons, lui réclamaient des titres et, debout, n'arrêtaient pas pour certaines, de se déhancher durant toute la soirée... Puis c'est place Daloûna, un morceau tiré du patrimoine du pays du Cèdre, déjà interprété et remis au goût du jour par Nawal Zoghbi. Le compositeur qu'il est, Marwan El-Khouri fait face à son orchestre à chaque entame d'un morceau pour donner le là et commencer un nouveau morceau. Et s'ensuit Ya Rab, le fameux duo que l'artiste chante habituellement avec Carole Smaha. Un tube qui l'a d'autant plus révélé, l'été dernier, et qui a connu un grand succès, au point qu'il a été élu meilleur artiste de l'année par la Chaîne Rotana. Marwan descend carrément de la scène et vient se mêler à ses fans qui reprennent le morceau à sa place en totale communion et symbiose romantique dans l'air... Rabi yaâti lilkol est un autre titre tiré du patrimoine avant que le chanteur ne débute un nouveau tour de chant extrait de son nouvel album. Un album vraisemblablement plus électrique où se devine davantage le son de la guitare et du rythme. Il s'agit de Ana oualil, wa wili meni... Puis ce sont des morceaux encore interprétés à la carte que l'artiste va exécuter avec le sourire et l'aisance qui lui sied. Ya Chawk, Asr El habaye, etc. Marwan El Khouri qui écrit et compose pour d'autres artistes internationaux arabes comme Fadel Chaker, Carole Smaha ou encore Elyssa n'hésite pas à reprendre leurs morceaux tels que Karmalek, Taleh fiha. Et c'est de nouveau un titre neuf au relent sentimental qui fera encore chavirer le coeur de l'assistance. Law fi qui évoque la nostalgie et le goût du remords... mais l'artiste ne s'arrêtera par là et continuera à encenser du rythme jusqu'à ce que son manager, assis en face lui fasse signe d'arrêter le concert, au bout d'une heure et demie à peine de chansons d'amour et de vague à l'âme. Petite pause et voilà le groupe de musique gnawi, Sakia, emmené par Joe Batory au gumbri qui prend place mais le public est depuis près d'un quart d'heure, sinon un peu plus, ailleurs... Sakia finira ainsi cette nuit en beauté en poussant le public à la derdeba sur les volutes enchanteresses du gnawi.