Les souscripteurs à l'Adll n'ont pas à s'inquiéter Yousfi, Benyounès, Tebboune, Nouri, Tahmi, Kadi et Necib font preuve d'une assurance déconcertante. D'ou tiennent-ils cette confiance? Dans le gouvernement Sellal, il y a ceux qui annoncent la rigueur et ceux qui... rassurants. Yousfi, Benyounès, Tebboune, Nouri, Tahmi, Kadi et Necib font partie de cette deuxième catégorie. Au moment où tout le monde parle de crise et de coupes budgétaires, ces ministres de la République font preuve d'une assurance déconcertante! Très confiants, ils affirment que la crise ne changera rien aux plans d'investissement de leurs secteurs respectifs. Tout d'abord, le premier concerné par cette crise, à savoir le ministre de l'Energie Youcef Yousfi, très pragmatique, révèle que «personne ne peut prédire quel serait le niveau des recettes pétrolières dans le futur». Néanmoins, il refuse de tomber dans un discours alarmiste en assurant qu'en «dépit de cette déprime régnant sur les marchés pétroliers et gaziers internationaux, l'Algérie va poursuivre l'intensification de l'exploration de son domaine minier et le développement des gisements déjà découverts». C'est ce qui veut dire en termes plus clairs que le programme d'investissement tracé avant la chute des prix du baril ne sera pas modifié. Youcef Yousfi va encore plus loin dans ses assurances en avançant, qu'aucune augmentation des tarifs de l'électricité et des carburants n'était à l'ordre du jour du gouvernement, ajoutant également qu'il n'y aura pas de recul des efforts de l'Etat dans l'amélioration du niveau de vie du citoyen algérien. Amara Benyounès, ministre du Commerce a lui aussi écarté tout recul de l'Etat sur la politique des subventions. Même discours d'apaisement prôné par le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville Abdelmadjid Tebboune. Il soutient que la chute du prix du baril n'affectera nullement son secteur. «Le logement ne sera pas touché par l'austérité. Tout ce qui a été inscrit sera réalisé jusqu'au dernier centimètre carré!», s'est engagé M.Tebboune au nom du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. «Le président Bouteflika a maintenu le prochain plan quinquennal 2015-2019. On ne touchera pas à ce plan, le 1,6 million de logements inscrits est maintenu», a-t-il soutenu. Abdelmadjid Tebboune révèle même que les mises au placard de grands projets tous secteurs confondus ne concernent pas les projets déjà entamés. «Je l'affirme au nom du gouvernement. Tout ce qui est en marche ne s'arrêtera pas. Les projets déjà entamés seront terminés comme prévu», a-t-il attesté en donnant comme exemples la Grande mosquée d'Alger, les stades de Tizi Ouzou et Baraki, l'extension du métro d'Alger, les tramways et projets routiers déjà entamés... Dans la même lignée, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Abdelwahab Nouri, a indiqué que son secteur poursuivra la mise en oeuvre des projets et des programmes arrêtés. «Le secteur n'a reçu aucune orientation du Conseil restreint, réuni mardi dernier par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour la réduction de l'approvisionnement des citoyens en produits alimentaires de base malgré la forte baisse des cours du pétrole», a précisé, jeudi dernier, M. Nouri en marge d'une séance de questions orales à l'Assemblée populaire nationale (APN). L'approvisionnement du marché en produits agricoles de base se poursuivra normalement, a-t-il ajouté. «La réduction du volume des importations algériennes de produits alimentaires n'était pas au menu de la réunion ministérielle et il n'y aura aucune réduction des importations à l'avenir», a poursuivi le ministre. Même du côté des sports, on ne semble pas être inquiété outre mesure par cette crise. «Les chantiers du secteur, lancés notamment pour la réalisation des grands stades, ont leur enveloppe financière. De ce côté-là, il n'y a pas de craintes à formuler. Mais pour les projets du prochain plan quinquennal (2015-2019), nous allons les réaliser selon les exigences strictes de la carte sportive nationale», a promis le ministre des Sports, le Dr Mohamed Tahmi. Les ministres des Travaux publics et des Ressources en eau, respectivement Abdelkader Kadi et Hocine Necib, ont aussi fait savoir qu'il n'y aurait pas de changement dans les projets inscrits au niveau de leurs secteurs dans le cadre du quinquennat 2015/2019. Ils ont rappelé que cela reposerait essentiellement sur les capacités de réalisation nationales pour l'exécution de ces projets, sans recours aux entreprises étrangères, sauf si ces dernières détenaient des technologies de pointe. Le président Bouteflika avait instruit, mardi dernier, le gouvernement d'exclure toute remise en cause de la politique d'investissements publics qui demeure le moteur de la croissance et de la création d'emplois et qui permet aussi de répondre aux besoins sociaux de la population, notamment dans les domaines de l'éducation, de l'enseignement et de la formation, de la santé et du logement. Toutefois, il avait appelé le gouvernement à la rationalisation de la dépense publique, des importations et de la consommation interne d'énergie. Première réponse du gouvernement à cet appel, le gel du recrutement dans la Fonction publique, l'exclusion de toute augmentation salariale en 2015 et la mise au placard des grands projets qui n'ont pas une importance immédiate. Malgré ces décisions, la réalité des prix du pétrole et l'appel du président Bouteflika, ce collège de ministres maintient son optimisme. D'ou tient-il cette confiance...? Mystère et boule de gomme.