Le premier bilan fait état de 2 morts, 7 blessés parmi les forces de sécurité et au moins une personne enlevée. Le Gspc, que tous pensaient à l'agonie, a frappé fort durant le week-end. Pas moins de six attentats ayant ciblé le centre et l'est du pays ont été perpétrés, faisant un bilan lourd et semant de nouveau la peur dans des localités que l'on pensait relativement sécurisées. Depuis l'attentat de la Centrale électrique du Hamma, suivi par la double embuscade de Skikda, le Gspc avait définitivement cessé de faire parler de lui, si l'on excepte les quelques communiqués de revendication parus sur son site Internet. Ainsi, le fait que pas moins de six attentats aient pu être montés de manière plus ou moins synchronisée (lire les articles de nos correspondants), serait la démonstration que le Gspc, qui a beaucoup souffert de la décapitation dont il a été l'objet, chercherait à tout prix à prouver qu'il a réussi à resserrer de nouveau ses rangs et à mettre en place un nouvel émir. Sans doute faudra-t-il attendre encore plusieurs jours, voire semaines, avant d'en savoir plus sur ce qui s'est passé à l'ancien PC de Hassan Hattab, liquidé par ses pairs, avant que ces derniers, avec à leur tête Nabil Sahraoui, ne soient éliminés lors d'une spectaculaire opération menée par les forces de sécurité dans les maquis de Béjaïa. Le Gspc, qui fait face à une vague de redditions sans précédent, ce qui aurait réduit de moitié ses effectifs, estimés à quelques 300 personnes selon des sources sécuritaires recoupées, a subi de plein fouet l'élimination de l'ensemble de ses chefs nationaux. Preuve en est le fait que le Gspc n'a reconnu que du bout des lèvres l'élimination de son émir national. Il n'a pas, non plus, démenti les informations dont la presse s'était fait l'écho, faisant état de profondes divergences, parfois de conflits ouverts, entre les différentes factions dans leur guerre de succession. L'absence d'une «figure importante», ajoutée au fait qu'aucun groupe n'a désormais assez d'ascendant sur les autres pour prendre le contrôle. Ajouter à cela le fait que le pressing constant des services de sécurité a définitivement empêché ces factions rivales de se réunir afin de désigner son nouvel «émir» national. Comme un «malheur» ne vient jamais seul, toutes les tentatives pour infiltrer la capitale afin d'y perpétrer des attentats spectaculaires se sont avérées vaines, hormis celle de la centrale du Hamma. Les groupuscules mis en place, sous la férule de Bouti Abdelkader, alias abou Lablaba, sont tous issus du GIA. Natifs de Belcourt, jouissant d'une relative expérience dans la «guérilla urbaine» qui était un des chevaux de bataille de ce groupe, ces éléments n'ont rien pu faire pour traverser le maillage dense et efficace des services de sécurité à travers toute la capitale, ainsi que l'ensemble de ses accès. Alors que plus de la moitié des membres composant ce groupe a déjà été localisée, apprend-on de sources sécuritaires, il a été impossible à Abou Lablaba de «recruter» un artificier, ce qui a fait définitivement tomber à l'eau sa stratégie basée sur les attentats à la bombe, notamment dans les plages, en cette saison estivale. Les sources sécuritaires, au fait des agissements du Gspc, concluent ainsi que «ce groupe est en train de jouer son va-tout en organisant des attentats simultanés un peu partout, dans le but de faire accroire qu'une direction nationale est toujours en place et qu'il jouit toujours d'un pouvoir de frappe relativement conséquent, ce qui est loin d'être le cas». Toujours est-il que l'Algérie a vécu, ce week-end, au rythme des attentats à répétition, à cela près que le bilan est loin d'être aussi lourd que par le passé. Cependant, et au risque de se répéter, un mort de plus demeure toujours un mort de trop.