La terrible attaque de ce lundi fait suite aux six attaques synchronisées qui avaient eu lieu il y a deux semaines. L'attaque commise durant la nuit de lundi à mardi, à quelques encablures à peine de la capitale, vient rappeler que le Gspc n'a pas perdu son pouvoir de nuisance et que la lutte antiterroriste doit se poursuivre vaille que vaille. Ce n'est pas un hasard, du reste, si le nouveau chef d'état-major, dans son tout premier ordre du jour publié depuis peu par la revue El Djeïch, avait établi comme priorité de l'ANP de poursuivre la lutte antiterroriste, la professionnalisation et la modernisation ne venant qu'en seconde position. Ainsi, le Gspc, que beaucoup pensaient à l'agonie, donne l'air de détenir assez de moyens pour frapper fort de temps à autre. Après un pressing sans précédent qui ne cesse d'être exercé dans certaines wilayas de l'Est algérien et la tentative, semble-t-il avortée, d'infiltrer la capitale avec l'aide d'anciens éléments du GIA, voilà qu'un terrible attentat vient de viser les troupes combinées, faisant pas moins de 7 morts et 14 blessés. Quelques jours auparavant, durant le week-end des 12 et 13 août, pas moins de six attentats ayant ciblé le centre et l'est du pays avaient été perpétrés, relançant de plus belle le débat sur les zones censées avoir été définitivement sécurisées, mais dont certaines ont, hélas, renoué avec la mort et la terreur. Pourtant, depuis l'attentat de la centrale électrique du Hamma, suivi par la double embuscade de Skikda, le Gspc avait cessé de faire parler de lui. La raison en est, selon toute vraisemblance, l'élimination de tout son état-major, dont Nabil Sahraoui, lors d'une spectaculaire opération menée à Béjaïa par les éléments de l'ANP. Le Gspc, selon toutes les sources disponibles, se serait retrouvé dans l'incapacité de désigner un nouveau chef national. Même son site Internet, qui avait annoncé cette recrudescence, avait refusé d'admettre la perte de ses émirs nationaux, à peine quelques jours après que Hassan Hattab, fondateur du Gspc à la suite d'une scission avec le GIA en 1998, eut été jugé et éliminé par ses «pairs». A voir l'ampleur que prennent de nouveau les attentats, même si le groupe d'Alger, mené par Abou Lablaba en compagnie d'une dizaine d'activistes natifs de Belcourt n'a pas réussi à s'implanter, il y a lieu de se demander si un émir national n'a pas été nommé. Selon des sources au fait de ce genre d'affaires secrètes, il semblerait que le Gspc ait décidé de garder secret le nom de son nouveau responsable national. Agissant suivant le procédé déjà appliqué par le mouvement Hamas palestinien après la mort de deux de ses responsables en quelques semaines à peine, le Gspc oeuvrerait surtout à sauver la face puisque, jusqu'à présent, il refuse d'admettre explicitement la mort de Nabil Sahraoui, cela, même s'il reconnaît formellement sa disparition depuis la date de la fameuse opération militaire de Béjaïa. Ce n'est pas tout. Le Gspc fait également face à une vague de redditions sans précédent. Celle-ci aurait réduit de moitié ses effectifs, estimés à quelque 300 éléments, selon des sources sécuritaires recoupées. Ce serait, donc, dans le but de stopper cette véritable hémorragie humaine qu'il aurait décidé de reprendre l'initiative et de tenter de prouver à ses quelques katibas, disséminées au centre et à l'est du pays, qu'il disposerait encore d'une force de frappe assez importante. Il serait également question, en désignant une nouvelle direction nationale sans que l'instance habilitée, Ahl el-hal oual akd, n'ait pu se réunir, de tenter de mettre un terme à la guerre fratricide apparue dans les rangs des sarias aussi bien entre les pro et anti-concorde, que pour la course à la «chefferie». Le moins que l'on puisse dire, en conclusion, c'est que le terrorisme n'a guère fini de faire parler de lui...