La colère continue de couver aux alentours des sièges des Assemblées populaires communales de la wilaya de Tizi Ouzou. Quand un problème, de quelque ordre que ce soit se pose, les citoyens décident presque systématiquement, en guise de protestation, de fermer la mairie. Après plusieurs communes comme Agouni Gueghrane, Iflissen et Azazga, ce sont les citoyens de la commune de Timizart, située sur le territoire administratif de la daïra de Ouaguenoun, qui viennent de procéder au même genre d'action de protestation. Le siège de l'APC de Timizart, dont le chef-lieu est le grand village Souk El Had (sis à 30 kilomètres au nord-est du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou) a donc été pris d'assaut dans la matinée d'hier, par des citoyens gagnés par la grogne. Ils étaient des dizaines à prendre part à cette action de protestation. Ils sont venus de plusieurs villages dépendant de la même commune. Dès la première heure donc, l'accès à l'intérieur du siège de l'APC a été tout simplement «interdit», aussi bien à tous les responsables et fonctionnaires administratifs, mais aussi et surtout aux élus et au maire. En plus de la fermeture du bloc administratif, les citoyens mécontents ont en outre observé sur place un sit-in. Notons que même le service de l'état civil a été fermé par les contestataires. Les citoyens venus pour se faire délivrer des documents administratifs sont repartis bredouille. La goutte qui a fait déborder le vase de la colère citoyenne dans la commune de Timizart est la liste des bénéficiaires du dispositif d'aide à l'habitat rural octroyée par l'Etat. Notons que pour satisfaire l'ensemble des demandes exprimées par les citoyens de la région afin de pouvoir avoir accès à cette aide, la tâche semble ardue. L'APC ne pouvait aucunement le faire. Le nombre des postulants est très élevé et ce, par rapport au nombre d'aides disponibles. Pour un quota de 250 aides disponibles, le nombre de demandeurs s'élève à plus de 1275. C'est donc pratiquement impossible de répondre favorablement à tout le monde. La solution donc résiderait dans le choix des plus nécessiteux. Ce que semble avoir fait la commission chargée de cette mission difficile et qui est présidée par le premier magistrat de la commune. En fait, les citoyens ont fait preuve de compréhension certes, mais ils demandent en revanche que le nombre d'aides allouées à la région, soit revu à la hausse par qui de droit. Mais, il n'y a pas que ça, d'après les contestataires. Ces derniers laissent entendre, avec étonnement, que dans la nouvelle liste de 250 personnes, figurent des citoyens qui auraient bénéficié d'un premier quota. De ce fait, les contestataires exigent plus de transparence dans l'établissement des listes.