La Kabylie peut produire le meilleur miel au monde car ses forêts regorgent d'un arbuste, le jujubier, appelé en kabyle «Azeggwar». Une foire au miel se tiendra à partir de demain dimanche 4 janvier à la place de la mairie située au centre-ville de Tizi Ouzou. Cette manifestation économique qui se prolongera jusqu'au 12 du même mois regroupera une vingtaine d'apiculteurs de plusieurs wilayas du pays, à l'instar de ceux de Blida. Organisée par la coopérative agricole polyvalente de Tizi-Ouzou, la foire aura également l'apport de la chambre d'artisanat et des métiers de Tizi Ouzou, sous l'égide de l'APW de Tizi Ouzou. En effet, le public aura l'occasion de découvrir une activité largement appréciée pour le produit qu'elle véhicule. Le prestige du miel est incontestable depuis la nuit des temps. Produit en quantités considérables depuis longtemps par les paysans de Kabylie, le miel a toujours été convoité pour ses vertus médicinales. C'est donc là, une autre occasion pour aller à la rencontre des apiculteurs et du miel, après une autre foire qui s'est tenu au mois d'août passé à Ahrik, village situé dans la commune de Bouzeguène et connu pour son activité apicole. En fait, l'activité est largement pratiquée dans la wilaya de Tizi Ouzou qui offre toutes les conditions climatiques et végétales nécessaires, pour le développement de la filière apicole. Selon des chiffres obtenus de la direction de l'agriculture, la wilaya de Tizi Ouzou compte 4340 apiculteurs possédant quelque 101.800 ruches pleines. L'année en cours a vu la production de la wilaya chuter de 48%. Les apiculteurs ont en effet récolté 1600 quintaux, alors que l'année 2013, les abeilles ont donné 2995 quintaux de miel. Selon certains apiculteurs, les causes de cette chute de la production sont dues essentiellement au déficit de pluviosité pendant l'hiver et le printemps. Ce climat a engendré le raccourcissement du cycle annuel de floraison, réduisant les quantités de nectar butiné par les abeilles. Toujours au chapitre des pertes, les apiculteurs ont enregistré cette année un taux de mortalité de 18%. Parmi les causes les plus importantes de ces pertes, les services agricoles évoquent les pesticides utilisés dans l'agriculture, ainsi que la surexploitation des ruches. Le varroa, l'insecte tueur des abeilles y est également pour quelque chose. Les mêmes services considèrent aussi que la transhumance, pratique des apiculteurs pour diversifier les sources de butinage n'est pas assez vulgarisée, d'où l'incapacité à éviter les pertes. Enfin, il est à rappeler que l'Etat, soucieux de développer le créneau, subventionne les apiculteurs à hauteur de 70% d'aides financières accordées par le Fnda. L'Algérie a tablé sur une production de 100.000 tonnes de miel par année à partir de 2014 avec ses 13 variétés produites localement. Selon certains connaisseurs, la Kabylie peut produire le meilleur miel et le plus cher au monde car ses forêts regorgent d'un arbuste, le jujubier, appelé en kabyle «Azeggwar». Actuellement cette variété produite au Yémen et appelée Zizyphus-Spina-Christi se vend jusqu'à 150 euros le kg. Mais, hélas, comme l'huile d'olive, le miel algérien souffre du manque de laboratoires spécialisés adaptés aux normes internationales de commercialisation..