Alors que le secrétaire national chargé des conflits à l'Ugta annonçait que l'abrogation de l'article 87 bis sera effective dès la fin du mois en cours, le secrétaire général de la Centrale syndicale le contredit en affirmant qu'il faut encore un peu de temps. Une abrogation et des interrogations! Le flou entoure toujours la date de l'annulation de l'article 87 bis du Code du travail! Alors que le secrétaire national chargé des conflits à l'Ugta, Achour Teli, annonçait, lundi matin sur les ondes de la Radio nationale, que l'abrogation de l'article 87 bis sera effective dès la fin du mois en cours, ou au plus tard au début du mois de février. L'après-midi même, le secrétaire général de la Centrale syndicale, Abdelmadji Sidi Saïd le contredit carrément en affirmant qu'il faut encore un peu de temps. «La réévaluation des salaires, générée par l'abrogation de l'article 87 bis, de la loi 90-11 relative aux relations de travail, sera effective dès la fin de ce mois de janvier, ou début février au plus tard» a indiqué lundi, sur les ondes de la Chaîne 1, Achour Telli. «Toutes les dispositions ont été prises au niveau des ministères (Finances et Travail) et la direction générale de la Fonction publique pour le versement des augmentations de salaire, générées par l'abrogation de l'article 87 bis, à la fin de ce mois de janvier, ou février au plus tard, avec un effet rétroactif depuis le 1er janvier 2015», a insisté l'invité de la radio. Chose que réfute Abdelmadjid Sidi Saïd. «Son application (abrogation de l'article 87 bis, ndlr) nécessite encore du temps», a souligné le secrétaire général de l'Ugta. Dans une déclaration à la presse en marge du 12ème congrès de l'Ugta, Sidi Saïd a tenu à préciser que l'augmentation des salaires induite par l'abrogation de l'article 87 bis du Code de travail «prendra effet à partir de janvier 2015, comme décidé». «Seulement, c'est la technicité de son application qui nécessite encore du temps», a-t-il expliqué pour ce qui sonne comme un démenti à son secrétaire national chargé des conflits. Les deux hommes s'accordent toutefois sur le fait que l'application de la décision est «irrévocable». «C'est un acquis irrévocable», assurent-ils. D'ailleurs, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El Ghazi, avait donné les mêmes garanties devant les membres du Conseil de la nation. «La décision de l'abrogation de l'article 87 bis, du Code du travail, relatif à la définition du Salaire national minimum garanti (Snmg) sera maintenue, en dépit de la conjoncture difficile que traverse l'Algérie compte tenu de la chute drastique des revenus du pétrole», s'était engagé M.El Ghazi. Néanmoins, comme Sidi Saïd, le ministre n'a pas donné de date précise à cette abrogation se contentant de dire que cela se fera très «prochainement». Pourquoi autant de mystère sur cette date? Que se cache-t-il donc derrière la sortie de M.Telli et la contradiction de Sidi Saïd? En tout cas, ces interrogations ouvrent la porte à toutes les spéculations. Par ailleurs, il faut rappeler que l'article 87 bis dispose que le Salaire national minimum garanti (Snmg) comprend le salaire de base, les indemnités et les primes, à l'exclusion des indemnités versées au titre de remboursement de frais engagés par le travailleur. Son annulation signifie donc une augmentation de salaire pour des millions de travailleurs. Le premier responsable de la Centrale syndicale a précisé que 1,2 million d'employés de la Fonction publique, sans compter ceux des secteurs économiques publics et privés, sont concernés par l'augmentation des salaires après l'abrogation dudit article.