Le journal qui surfe depuis huit ans sur la vague de la provocation envers les musulmans a connu une montée en puissance des menaces qui ont pesé contre lui jusqu'à cette fatidique journée du 7 janvier 2015... Du cocktail Molotov à l'attaque à main armée! Cela résume la montée en puissance des menaces qui pesaient depuis 2006 déjà sur Charlie Hebdo. Pour les observateurs, le terrible attentat dont a été victime l'hebdomadaire satirique était prévisible depuis longtemps déjà. Huit ans de caricatures suivies de menaces. Depuis février 2006 et la première affaire des caricatures du prophète Mohamed (Qsssl), Charlie Hebdo a été à plusieurs reprises la cible de menaces et mis sous protection policière. À l'époque, le journal satirique avait reproduit des caricatures du Prophète (Qsssl) parues initialement dans le journal danois Jyllands-Posten, et qui avaient valu à leur auteur des menaces de mort. Charlie Hebdo les accompagnait d'un dessin de Cabu montrant le prophète Mohammed (Qsssl) la tête entre les mains et disant: «C'est dur d'être aimé par des cons...». Cette publication avait provoqué un tollé dans la communauté musulmane. Charlie Hebdo avait été attaqué en justice, et relaxé. Le groupe rédactionnel avait reçu des menaces de mort mais sans conséquences. En novembre 2011, par contre,, les locaux de l'hebdomadaire satirique à Paris ont été attaqués au cocktail Molotov, à la veille de la publication de l'édition spéciale «Charia Hebdo», incluant des caricatures du Prophète (Qsssl). L'incendie n'avait alors fait aucune victime. Charb, le directeur de la publication, Riss, le directeur de la rédaction et le dessinateur Luz, avaient immédiatement été placés sous protection judiciaire. Le site de l'hebdomadaire avait été piraté dans la foulée, et sa page d'accueil remplacée par ce message menaçant, en anglais et en turc: «Des dessins dégoûtants et honteux en prétextant la liberté d'expression [...] Soyez maudits par Dieu! Nous serons votre malédiction sur le cyberespace!» Mercredi 19 septembre 2012, l'hebdomadaire satirique récidive en consacrant sa «une» aux violences qui enflamment le monde musulman, après la diffusion d'extraits du film L'Innocence des musulmans. Là encore, couché sur le papier, le prophète musulman est représenté, barbe bien fournie et turban enroulé autour du crâne, parfois même dans des positions très osées. Les condamnations pleuvent! Le numéro met à nouveau le feu aux poudres. Il est suivi de plusieurs menaces de mort, sur des sites terroristes. Un homme habitant à La Rochelle (France) est arrêté après avoir appelé à décapiter les auteurs. Puis un jeune homme, qui avait manifesté son intention de se rendre à Paris dans les locaux du journal pour «égorger tous ceux qu'il allait croiser». Charlie Hebdo avait, alors, évité l'attentat...jusqu'à ce fatidique 7 janvier 2015 où le prémonitoire dernier dessin de Charb, qui fait partie des victimes, était prophétique! «Toujours pas d'attentats en France: attendez, on a jusqu'à la fin janvier pour présenter ses voeux», faisait dire le caricaturiste star de l'hebdomadaire à un terroriste armé d'une kalachnikov... Voilà donc un petit rappel des faits qui ont mené à une escalade de violence envers ce journal satirique qui n'a jamais retenu sa verve contre l'islam. Charlie Hebdo a donc fait du commerce pendant huit longues années en provocant les musulmans et leur Prophète (Qsssl). Rien ne justifie ces attentats, mais la haine de la plume a malheureusement eu comme réponse celle des balles...