Le siège abritant le siège du journal Charlie Hebdo a fait l'objet d'attaque à l'aide de cocktails Molotov durant la nuit de mardi à mercredi, a indiqué le directeur de la publication. Si le feu provoqué par l'incendie a détruit les deux tiers du siège, aucune victime n'est à déplorer. Le journal a été pris pour cible en raison du nouveau numéro dont l'actualité est liée à la victoire des islamistes d'Ennahda en Tunisie. Le journal avait donné sur sa première page «Charia Hebdo» en lieu et place de Charlie Hebdo. Le journal a fait du Prophète Mohamed (QSSSL) le rédacteur en chef de son numéro de ce mercredi, afin de «fêter la victoire» du parti islamiste Ennahda en Tunisie. Une caricature a été publiée sur la «une» du journal représentant le prophète heureux indiquant : «100 coups de fouet, si vous n'êtes pas mort de rire!» Selon des témoignages, le feu a tout ravagé, à savoir le poste de maquette, les stocks de papier, le matériel informatique ainsi que le système électrique. Le directeur de la publication qui a dénoncé cet état de fait a déclaré que l'incendie est directement «lié» à la publication de ce mercredi. «On a reçu pas mal de lettres de protestation, de menaces, d'insultes», que la direction du journal s'apprêtait à transmettre à la police, a-t-il ajouté. Pour rappel, le journal avait déjà reçu des menaces lors de la publication des caricatures liées à l'islam en 2006. C'est une véritable atteinte à la liberté d'expression, ont dénoncé plusieurs associations et organismes défendant la liberté d'expression. Contactés par nos soins, Reporters Sans Frontières ne souhaite pas s'exprimer pour l'instant. Néanmoins, nous avons appris qu'un communiqué de presse signé Monsieur Jean-François Julliard, secrétaire général de RSF, sera publié à ce sujet. «Nous condamnons l'incendie, tout en étant vigilant sur l'origine», a indiqué le président du Conseil français du culte musulman. Le président du CFCM a jugé que la Une avec la caricature est moins violente que celles que l'hebdomadaire satirique avait publiées en 2006. Ce n'est pas le cas pour les milliers d'islamistes dans le monde qui dénoncent des provocations et des atteintes aux valeurs de l'islam. Une enquête a été ouverte par la police judiciaire de Paris.