Le Real Madrid, bien que réduit à dix contre l'Espanyol, a retrouvé le goût du succès (3-0) après deux défaites initiales en 2015, samedi pour la 18e journée du championnat d'Espagne, s'échappant en tête avant le choc dimanche entre le FC Barcelone et l'Atletico. Quand la «BBC» va, tout va mieux pour le Real: le trident offensif merengue, revenu un peu émoussé après la trêve de Noël, a retrouvé du piquant, avec une passe décisive de Cristiano Ronaldo pour James (12) et un magnifique coup franc direct inscrit par Gareth Bale (28). Et même le carton rouge direct reçu par Fabio Coentrao pour un tacle dangereux (53) n'a pas trop handicapé les Madrilènes puisqu'ils ont ensuite alourdi le score par Nacho (77). Au classement, la «Maison Blanche» compte désormais 42 points, quatre de plus que ses deux principaux poursuivants, le FC Barcelone (2e) et l'Atletico Madrid (3e), qui s'affrontent dimanche (20h00 GMT) au Camp Nou. Pour l'entraîneur merengue Carlo Ancelotti, les raisons de ce début d'année raté étaient à chercher du côté du mental et d'un certain manque d'intensité après une folle série de 22 victoires consécutives en 2014. Samedi au stade Santiago-Bernabeu, ses hommes ont rectifié le tir et on a notamment vu Isco ou Toni Kroos se battre pour défendre et arracher des ballons. Surtout, les Madrilènes ont retrouvé l'efficacité offensive qui avait fait défaut à Valence en Liga (2-1) et contre l'Atletico Madrid en Coupe du Roi (2-0). Un réalisme qui sera sans doute indispensable si le Real veut espérer renverser l'«Atleti» jeudi prochain en huitième de finale retour de la Coupe nationale. «Nous sommes contents de cette victoire, de retrouver le succès et nos sensations, a résumé Isco au micro de Canal Espagne. Désormais, nous avons pris confiance pour le match contre l'Atletico (...). Nous pouvons remonter notre retard.» Au Bernabeu, on a beaucoup vu Karim Benzema, dont la demi-volée tendue s'est écrasée sur le poteau (10). Le Français a excellé dans sa gestion des contres, même si ses partenaires n'ont pas forcément fait bon usage de ses offrandes. Quant à Gareth Bale, critiqué ces derniers jours pour ses occasions manquées, il a répondu d'une merveille de coup franc direct, entré avec l'aide du poteau (28). Mais il n'a pas arrangé son procès en égoïsme en oubliant Cristiano Ronaldo sur un contre (73). «CR7», à l'inverse, n'avait pourtant pas hésité à le laisser frapper sur le coup franc. Et l'altruisme du Portugais s'est aussi traduit par un remise en retrait instantanée pour James Rodriguez, buteur d'un plat du pied (12). «L'altruisme est une composante très importante dans une équipe et s'il y a des moments d'égoïsme, nous allons régler ça», a promis l'entraîneur Carlo Ancelotti, assurant que les relations entre les deux attaquants étaient bonnes même si Ronaldo n'a pu réprimer un geste d'énervement contre Bale. A deux jours de la remise du Ballon d'or, dont il est l'un des trois finalistes, «CR7» s'est sans doute consolé en entendant son nom chanté par le Bernabeu: «Cristiano Balon de oro». Principale ombre au tableau merengue, l'expulsion de Fabio Coentrao, une décision jugée «incompréhensible» par Ancelotti. Ce carton rouge a ensuite apporté un peu de flottement dans la défense, avec notamment une main d'Isco non signalée dans la surface (55). Mais le portier Iker Casillas s'est montré vigilant et Raphaël Varane, titulaire dans l'axe, a signé une prestation solide, apparemment pas troublé par les informations du quotidien madrilène Marca évoquant un intérêt du Bayern Munich de Pep Guardiola à son égard. Au final, une fin d'après-midi tranquille au stade Bernabeu, où le public a observé avec recueillement une minute de silence avant la rencontre, en hommage aux victimes des attentats perpétrés cette semaine à Paris.