Un gentil petit conte fantastique sur fond de balade au Tassili N'Azjer, c'est ce que nous proposent les éditions Casbah avec un livre signé Corinne Chevallier intitulé « La petite fille du Tassili ». L'auteur est surtout connu pour ses recherches historiques sur le passé d'Alger, recherches qui ont donné naissance à une étude historique Les trente premières années de l'Etat d'Alger 1510-1545. La petite fille du Tassili est un passage à l'écriture romanesque qui se fait sans trop de casse, puisque le livre se laisse lire. Sans plus. L'intrigue tourne autour d'une fillette venue de nulle part s'incruster dans une expédition de touristes au Tassili N'azjer. Cet être mystérieux cause bien des maux de tête au guide Ewenzeg, qui assiste à plusieurs occasions à des manifestations paranormales qu'elle orchestre. En fait, cet enfant qui ne mange ni ne dort - détails que seuls le guide et deux femmes de l'expédition sauront- ressuscite les peintures rupestres que le groupe visite. Alice Guignon, ethnographe (une femme très branchée pour tout ce qui touche la vie des hommes d'il y a des millénaires), médium (quelqu'un qui sait des choses qui passent au-dessus de la tête des autres), pas très appréciée du groupe (elle se la joue trop), le dragon de l'histoire en d'autres termes, voudrait s'approcher de la petite muette (l'enfant ne parle pas non plus) pour lui soutirer des informations grâce à son don. Mais la scientifique sans scrupules se heurte à Amel, une gentille Algérienne, reconnaissante parce que la mystérieuse l'a sauvée un jour qu'elle allait se perdre. Au milieu des merveilles panoramiques, sur lesquelles l'auteur fait l'impasse, donnant une oeuvre très légère, le groupe, en contemplant ces peintures rupestres d'un autre âge, ne se doute pas qu'il visionne des scènes de vie que l'enfant voudrait retrouver. Le guide et les deux femmes, bien que n'ayant jamais réussi à communiquer avec Tabarat, l'enfant est ainsi nommée, comprennent sa quête. Alice Guignon veut à tout prix prendre l'enfant avec elle en France pour la soumettre à une série d'expérimentations pour la faire parler. Une obstination qui lui vaudra d'ailleurs quelques fractures, mais rien de grave. L'auteur ne sait pas être cruelle et ne va pas jusqu'au bout de ses personnages. Sur la note d'accompagnement du livre, les éditions Casbah jugent que Corinne Chevallier a composé un étonnant récit. L'épilogue, hélas, ne tient pas ses promesses.