Le Suisse a été terrassé par l'Italien Seppi. Il disparaît dès le 3e tour de l'Open d'Australie. Une mésaventure oubliée depuis ses débuts à Melbourne en 2001. La balle de match, mélange d'engagement, d'instinct, d'équilibre et de confiance pourrait suffire à résumer la rencontre. Un passing de coup droit décoché en bout de course par Andreas Seppi surprend Roger Federer, planté au filet. La flèche sortie à la vitesse de la lumière a trompé la vigilance du Suisse jugeant mal la trajectoire. Symbole d'une partie 6-4, 7-6 (7-5), 4-6, 7-6 (7/5), en 2 h 7 au cours de laquelle Roger Federer, emprunté, contrarié (9 doubles fautes, 55 fautes directes, seulement 29 points sur 50 convertis au filet), privé de magie (à l'exception d'un coup entre les jambes à 5-5 dans le 2e set), appréciant mal plusieurs trajectoires, n'a jamais pu poser sa patte. Mené 2 sets 0, il a, orgueil et expérience déployés, arraché le droit de prolonger un peu les échanges, avant de s'incliner et de concéder sa 1ere défaite en 11 rencontres face à l'Italien. Le n°2 mondial qui vivait son 16e Open d'Australie n'avait pas connu semblable désillusion depuis ses débuts. Sorti au 3e tour. Comme en 2000 et 2001. Lui qui fut le maître des lieux à 4 reprises (2004, 2006, 2007, 2010), y disputa une finale (2009) et vécu 6 demi-finales (2005, 2008, 2011, 2012, 2013, 2014). L'Open d'Australie, de par sa place dans le calendrier et les conditions de jeu, est réputé pour offrir de nombreuses surprises dans ses tableaux. La première de l'édition 2015 est de taille. Roger Federer (33 ans), le joueur ayant remporté le plus de matchs en 2014 (73 pour 12 défaites, contre 61-8 pour Djokovic) avait entamé la saison par un succès à Brisbane rimant avec un 1000e succès sur le circuit, et semblant dessiner pour lui le meilleur. Débarrassé de ses problèmes de dos, il avait, à Melbourne éprouvé des difficultés contre Simone Bolelli (3-6, 6-3, 6-2, 6-1) au 2e tour de l'Open d'Australie. Un Italien déjà... Seppi (30 ans) vit, lui, un conte de fée. Le 46e joueur mondial (il fut 18e en janvier 2013), encore sous le coup de la sensation, a vite résumé sur le court: «J'ai essayé de prendre du plaisir. Je n'ai pas souvent la chance de jouer sur de tels courts (Rod Laver Arena). J'ai essayé de faire de mon mieux... Il s'agit de l'un des meilleurs matches de ma carrière. C'est superbe de jouer devant un stade plein. Dans le 4e set, je n'étais pas très à l'aise. On n'est jamais confiant contre Roger. J'étais concentré sur mes jeux de service (78% de points inscrits sur son 1er service tout au long de la partie), parce que je n'avais pas beaucoup de chance sur les siens. Et j'ai joué deux très bons tie breaks, notamment sur le dernier point...» Seppi décroche à Melbourne le 3e huitième de finale de sa carrière (après Roland-Garros et Wimbledon en 2012). Remis de ses émotions, il croisera le phénomène australien Nick Kyrgios ou le Tunisien Malek Jaziri.