le journal se base dans son analyse, en particulier, sur les relations qu'entretient Alger avec la première puissance mondiale. Le Quotidien, dans son édition de jeudi, a estimé que l'Algérie «est redevenue un marché attirant pour les investisseurs internationaux grâce à une aisance financière inédite». En effet, retraçant la voie empruntée par l'Algérie dans sa relance économique et sociale depuis 1999, soit depuis l'élection de Abdelaziz Bouteflika à la tête de l'Etat, Le Figaro considère que «l'Algérie engrange des excédents records sur son commerce extérieur». Il ajoute que «grâce à un cours du baril à 28,9 dollars l'année dernière, le pays a affiché en 2003 une croissance de 6,8 %, la plus forte depuis quinze ans, et accumulé dans les coffres de sa banque centrale 33 milliards de dollars (au 1er décembre 2003) alors que la dette n'est plus que de 22 milliards.» Ainsi, grâce à cette position économique stratégique, le prix du baril de pétrole n'ayant de cesse d'accumuler les records et la situation sécuritaire qui s'établit progressivement, «Alger est devenue une étape incontournable au Maghreb pour les dirigeants politiques.» Le Figaro se base dans son analyse, en particulier, sur les relations qu'entretient Alger avec la première puissance mondiale. Les dirigeants de Washington «considèrent depuis le 11 septembre l'Algérie non seulement comme un allié face au terrorisme, mais également comme un partenaire commercial intéressant, tant au plan civil que militaire.» Et comme pour étayer cette thèse, Le Figaro se base sur «l'invitation, lors du dernier G8, d'Abdelaziz Bouteflika, président algérien, par Georges W.Bush à Sea Land.» En outre, le développement des grands contrats, comme l'achat de trois Boeing 737-800 par la compagnie aérienne Air Algérie en décembre dernier pour 800 millions de dollars, est un autre signe de la bonne santé des relations bilatérales algéro-américaines. Cependant, pour Le Figaro «les partenaires traditionnels de l'Algérie doivent redoubler d'efforts pour conserver leur rang.» Et le premier allié, auquel les USA veulent voler la vedette, c'est la France qui tend ces derniers temps à intensifier les relations avec l'Algérie. En fait, le Journal en question a tenu à rappeler que «la France est le premier fournisseur de l'Algérie avec 2,015 milliards de dollars d'exportations l'année dernière devant l'Italie (615 millions) et l'Allemagne (607 millions).» D'ailleurs, la visite en juillet dernier du ministre de l'Economie français, Nicolas Sarkozy, est perçue comme un signe indicateur de la consolidation des rapports qu'entretiennent les deux pays. Ainsi «le ministre de l'Economie, a convenu avec son homologue algérien de convertir 288 millions d'euros de dette algérienne en investissements» souligne Le Figaro, ajoutant que «le dispositif doit permettre à l'Algérie de réduire sa dette vis-à-vis de la France, qui se monte à un peu moins de 3 milliards, tout en favorisant les investissements privés.» Justement dans ce cheminement, le journal annonce la venue éventuelle de deux grosses pointures de l'économie française, en l'occurrence Michelin et les fromageries Bel, pour investir en Algérie. Par ailleurs, dans un entretien accordé à ce journal, toujours dans sa livraison du jeudi dernier, le ministre français du Commerce extérieur, M.François Loos, a souligné qu'«en dix ans, les échanges entre l'Algérie et la France ont été multipliés par deux avec une forte accélération sur les quatre dernières années». M.Loos a ajouté que «la part de marché de la France atteint aujourd'hui près de 25%. Et au premier semestre 2004, les exportations françaises ont augmenté de 10,8% vers l'Algérie.» Il a même fait remarquer que «même comparés aux chiffres d'affaires réalisés par nos très grands partenaires commerciaux, les 4 milliards d'euros de ventes espérées en Algérie en 2004 représentent un volume d'affaires considérable.» Concernant la dépendance de l'économie française à l'égard du pétrole algérien, le ministre français du Commerce extérieur note «qu'en 2003, les importations françaises d'hydrocarbures algériens avaient augmenté de 17%. Et l'Algérie reste notre troisième fournisseur en hydrocarbures après la Norvège et la Russie». François Loos a enfin estimé que les entreprises françaises pourraient d'abord gagner les marchés algériens de la distribution et de l'assainissement de l'eau. Il n'a, par là même, pas écarté la possibilité que ces entreprises interviennent dans les domaines des transports, notamment dans l'achèvement du métro d'Alger, et l'autoroute Est-Ouest.