Le Palais du gouvernement Si l'Algérie opte pour un régime parlementaire, la majorité gouvernementale reviendra de droit au FLN. Les jours s'égrènent et les ballons de sonde annonçant un remaniement ne flottent plus. Mais cette accalmie de la rumeur ne rassure pas pour autant les membres de l'Exécutif harcelés depuis l'été dernier. Six mois de rumeurs ont fini par paralyser totalement l'activité de certains membres de l'Exécutif qui, au réveil et au dîner, attendent le coup de fil fatal qui mettra fin à leur statut de ministre. Annoncé depuis août dernier, le changement du gouvernement est devenu aux yeux des observateurs une nécessité impérieuse avec la crise pétrolière. Il est attendu un gouvernement pare-chocs capable d'amortir les effets de cette crise. En effet, la chute des prix du baril joue un rôle de catalyseur qui tranchera avec une tergiversation inexpliquée. Dans un premier temps ce sont les médias qui se sont fait l'écho de ce changement annonçant même, à la mi-janvier, que le Premier ministre Abdelmalek Sellal aurait demandé à ses ministres de surseoir à leur activité en dehors de la capitale, ce qui est en soi un signe probant «d'un remaniement imminent». La rumeur a même constitué l'équipe gouvernementale: on a annoncé Abdelkader Khomri au département de la jeunesse et des sports, on a signé le départ de Mohamed Tahmi et annoncé la création de grands ministères dont l'architecture serait la suivante: un grand ministère regroupant l'énergie, l'industrie et les mines, un ministère de l'Economie et des Finances, un autre pour le Commerce, le Tourisme et l'Artisanat, un troisième pour l'Habitat et l'Aménagement du territoire, un quatrième de la Culture et de la Communication. On a également prêté à cette équipe virtuelle, la double tâche de parer au plus pressé et gérer les mauvaises surprises que nous réserve l'interminable dégringolade du prix du baril. Ces spéculations ont été confirmées par le patron du FLN, Amar Saâdani, qui a nourri la rumeur par son annonce d'un remaniement gouvernemental imminent. En somme, un florilège de rumeurs sans lendemain. Car en réalité, il serait déraisonnable de changer d'attelage gouvernemental chaque six mois. Le dernier remaniement a eu lieu en mai dernier, soit moins d'une année, une période pas du tout suffisante pour porter un jugement sur le travail d'un ministre et demander une obligation de résultats. Ensuite, il y a en perspective la révision de la Constitution qui interviendra, à en croire Amar Saâdani, à partir du mois d'avril prochain. Il est attendu que cette Constitution définisse le régime de gouvernance du pays et c'est à partir de ce régime que sera définie la composante du gouvernement. En d'autres termes, si l'Algérie opte pour un régime parlementaire, la majorité gouvernementale reviendra de droit au FLN. Dans ce cas, ce ne sera plus un simple lifting mais une révolution au niveau de l'Exécutif et un total changement de cap. Cela d'une part, de l'autre, la tenue de la conférence nationale du consensus du FFS programmée en fin février y est-elle pour quelque chose dans ce changement d'équipe gouvernementale? C'est une hypothèse fort probable. Suivons cette déclaration du Dr Halet: «Nous avons programmé cette conférence à la fin du mois de février car nous tenons compte des échéances du gouvernement.» Les seules échéances en perspective sont la révision de la Constitution et le changement gouvernemental. Une autre déclaration de Saâdani soulignant que «le président soutient la démarche» du FFS, corrobore par ailleurs cette hypothèse de la relation directe entre la tenue de la conférence du consensus et éventuellement le changement gouvernemental.