S'agit-il d'un alignement actionné ou d'une fièvre de repositionnement en prévision de l'échéance d'avril 2014? Les partis de la nouvelle alliance présidentielle, d'abord le FLN, version Saâdani puis le RND en attendant le MPA, prennent déjà leur bâton de pèlerin pour claironner l'option non encore connue du président de la République concernant la succession au fauteuil du palais d'El Mouradia. Ces partis s'affichent avant l'heure et se constituent en matrice porteuse des futures desseins de l'Exécutif donc du chef de l'Etat. Or, la situation actuelle est marquée par un flottement et l'équivoque d'autant plus que le projet d'amendement de la Constitution dont la révision se fera autour de la succession et définissant qui «pourrait être le futur président de la République» n'a pas encore vu le jour. Dès lors, que ce soit le FLN de Amar Saâdani, comme le RND du président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah ou du TAJ du ministre des Transports, Amar Ghoul, ne proclament en sérénade qu'un alignement derrière la décision qui sera prise par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Cela peut être, selon les nombreux analystes, soit un quatrième mandat, soit un «rajout d'une période supplémentaire au mandat en cours ou bien la présentation d'un candidat de consensus qui sera adoubé par le système et les sous-systèmes politiques». A propos de cette question, la rumeur règne en maîtresse et le statu quo demeure entier. La question se pose d'elle-même: leur a-t-on demandé quoi que ce soit? S'agit-il d'une initiative de flagornerie, de charme dans le but de se repositionner en prévision de l'élection présidentielle? Amar Ghoul n'a-t-il pas annoncé, au cours de la semaine écoulée qu'«on a de la chance d'avoir encore parmi nous un homme comme Abdelaziz Bouteflika». Sont-ils des pions actionnés en cette période hautement électoraliste? Le dossier des candidatures de l'investiture suprême est totalement clos par Saâdani au FLN. Après le FLN et le TAJ, le RND a annoncé son soutien aux options futures du Président Abdelaziz Bouteflika, y compris à son éventuelle décision de briguer un 4e mandat en avril 2014. Quoi qu'il en soit, il est clair que d'ici la convocation du corps électoral qui interviendra en janvier 2014, la thématique de «soutien au président et son programme» sera à coup sûr enfourchée par plusieurs partis et parties outre le duo (FLN-TAJ) et le RND qui a pris le train en marche. Au moins quatre partis et d'autres personnalités ont été favorables: Amar Saâdani et Amar Ghoul et notamment Amara Benyounès, dixit le nouveau patron du FLN plébiscité en fin du mois dernier à la tête du vieux parti. Beaucoup d'interrogations restent toutefois et persistent même: ces formations qui se déploient pour prôner la continuité sont-elles réellement représentatives et ancrées dans la société? Sans programmes et sans le moindre projet de société à mettre en avant, ces partis se réduisent au simple comité de soutien, disent les observateurs. Récemment, l'activité politique et l'aspect politique des actions de groupes sociaux, clans ou autres cercles, étaient quasi inexistants. Du statu quo ayant duré avant et après le 27 juin dernier coïncidant avec l'hospitalisation à Paris du président de la République, on est passé à des réactions favorables et démarcations des supposées intentions décelées à travers le remaniement gouvernemental et des réajustements dans l'appareil sécuritaire et des renseignements.