Plusieurs départements ministériels sont dans l'expectative Des changements interviennent dans un contexte sécuritaire explosif aux frontières Sud et dans une conjoncture économique incertaine. Au bruit de bottes des éléments de l'ANP qui crapahutent le long des 6300 km de frontières, le chuintement des savates, à Alger, donne la réplique. Les opérations de sécurisation des frontières que mènent les éléments l'ANP, étouffent mal les rumeurs instantes qui annoncent des changement s dans plusieurs institutions du pays à la veille du 60e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération. Commençons par l'Exécutif. Des sources gouvernementales annoncent qu'un réaménagement ministériel interviendrait dans les tout prochains jours. Il touchera, selon ces sources, un ministère régalien, quelques départements dont certains sont dotés de grandes enveloppes budgétaires et fera tomber par la même occasion certaines peaux mortes du gouvernement. Il s'agira d'un léger lifting pour mieux aborder les nouveaux rendez-vous. Du coup, plusieurs départements ministériels sont dans l'expectative attendant que le «couperet» tombe. Mais, on ne s'attend pas à un remaniement comme celui du début du mois de mai dernier. Cette fois-ci ce sera juste un léger lifting pour réajuster l'équipe. Un simple coup de fouet pour accélérer la cadence, notamment dans la réalisation des chantiers dont certains traînent de manière inexpliquée. En mai dernier, l'équipe gouvernementale a été remaniée à 40%. La composante de la troisième version du gouvernement Sellal a été perlée de faits saillants: 12 nouveaux ministres dont sept femmes, un seul ministre d'Etat, deux ministres délégués, un ministère dédié à la jeunesse seule et une forte tendance à la stabilité, notamment dans les départements de souveraineté. Avec ce changement gouvernemental, Abdelmalek Sellal aura battu le recours des équipes puisque ce sera le quatrième «remaniement» auquel M.Sellal assistera depuis qu'il a été nommé au poste de Premier ministre en 2012 en remplacement de Ahmed Ouyahia. Opposés à sa démarche à travers laquelle il veut «reconstruire le consensus national», des partis soupçonnent le FFS de vouloir mettre un pied à l'étrier du gouvernement. Le parti de Aït Ahmed au gouvernement? Il est très difficile de croire à cette supputation et de voir le plus vieux parti d'opposition brader des positions immuables en participant à l'Exécutif. Mais la politique est faite de concessions et le FFS a déjà fait partie du gouvernement Hamrouche, même les ministres ayant répondu à la sollicitation de Mouloud Hamrouche l'ont fait à titre individuel, pas au nom du parti. Il est fort probable que le prochain lifting voit le projet de révision de la Constitution relancé. Annoncée, médiatisée puis mise sous le boisseau, cette Arlésienne a usé toutes les figures du pouvoir: entamé par Bensalah, relancé par Sellal il allait être clôturé par Ouyahia mais il traîne pour prendre les couleurs d'une Arlésienne. A ce réaménagement gouvernemental, on annonce également des changements au niveau des institutions dont les plus sensibles. On annonce en effet un rajeunissement des effectifs à même de donner un sang nouveau. La direction des grandes entreprises publiques sera également touchée par ces changements. Il faut souligner que ces changements interviendront dans un contexte régional explosif avec les menaces terroristes aux frontières, les actions préjudiciables des contrebandiers et les manoeuvres pernicieuses visant l'Algérie. La situation économique n'est pas reluisante avec la chute des prix du baril qui remet toute la démarche du gouvernement qui a pris la mauvaise habitude de dépenser sans compter depuis toute une décennie. L'heure des comptes a-t-elle sonné?