Une communauté toujours en hausse estimée à 4.5 millions d'Algériens en France Depuis quelque temps et plus précisément depuis les attentats contre Charlie Hebdo, la communauté algérienne vivant en France est souvent visée par des actes islamophobes et discriminatoires. Une situation qui appelle à un retour du poste de secrétariat d'Etat ou d'un ministère chargé de la Communauté nationale à l'étranger. Le poste avait disparu dès la deuxième version du gouvernement Sellal, le 11 septembre 2011. A l'époque, le poste de secrétaire d'Etat auprès du ministre des affaires étrangères, chargé de la communauté nationale à l'étranger était occupé par Belkacem Sahli. Mais avec la venue de Lamamra aux commandes de la diplomatie algérienne, le Premier ministre a cru bon supprimer ce secrétariat d'Etat. Mais le chef de la diplomatie qui passe le plus important de son temps sur le terrain de la diplomatie internationale à s'occuper des dossiers urgents du Sahel, du Mali, de la Libye, du Sahara occidental et du Monde arabe n'a pas le temps à accorder aux dossiers touchant à la communauté nationale à l'étranger. Vraisemblablement le poste de secrétaire d'Etat chargé de la Communauté algérienne à l'étranger est très important pour tenter de rassurer les immigrés algériens dans cette conjoncture actuelle où les Algériens installés en France ou les binationaux sont stigmatisés et présentés comme de potentiels islamistes radicaux. Une communauté toujours en hausse et qui est estimée à 4.5 millions d'Algérien en France. Plus de 200 actes islamophobes ont été enregistrés par l'Observatoire national contre l'islamophobie. Malgré les nombreux appels à ne pas assimiler les musulmans aux fanatiques extrémistes se réclamant de l'islam, les actes islamophobes se démultiplient partout sur le territoire français. Tête de sanglier et viscères accrochés à la porte d'une salle de prière, à Corte (Haute-Corse). Salle de prière incendiée à Aix-les-Bains (Savoie). Lycéen de 17 ans roué de coups lors de la minute de recueillement au lycée de l'Oiselet à Bourgoin-Jallieu (Isère). Le jeune homme d'origine magrébine a d'abord essuyé des propos racistes avant d'être molesté. Grenades d'exercice lancées contre une mosquée au Mans. Une balle a aussi été tirée à travers une vitre. Explosion d'origine criminelle dans un kebab. Le fast-food est proche d'une mosquée à Villefranche-sur-Saône (Rhône). La vitrine a été soufflée. Tirs contre la voiture d'une famille musulmane dans une rue de Caromb (Vaucluse). La voiture était vide lors des tirs, le parquet avait indiqué que rien ne permet d'établir un lien avec un acte islamophobe. Et plus récemment la police française a entendu, deux enfants, dans le cadre d'une enquête effectuée pour «apologie du terrorisme». Ce qui a été qualifié d'inacceptable par Abdellah Zekri, le président de l'Observatoire national contre l'islamophobie. «On est tombé dans l'hystérie collective», a-t-il déclaré à TSA expliquant qu'il est contre cette manière d'agir. On ignore les raisons qui ont poussé le Premier ministre Sellal à supprimer ce portefeuille de secrétariat d'Etat chargé de la Communauté nationale à l'étranger, mais il avait sa place quand il s'agit de faire le bilan du travail de la Communauté nationale à l'étranger. Si l'action de Belkacem Sahli, le dernier sous-ministre à ce poste, n'était pas trop visible en France, on retiendra le travail de proximité réalisé auprès de la Communauté algérienne à l'étranger par l'ancien secrétaire d'Etat Halim Benattallah, avant lui. Ce dernier avait réussi à dépasser la faillite des représentants consulaires algériens dans l'Hexagone qui sont souvent absents quand il y a un problème avec la communauté algérienne. Halim Benattallah a surtout donné une vision et une ligne à prendre à la direction de la Mosquée de Paris que l'Algérie dirige et qui avait perdu du terrain ces derniers temps face à la montée en puissance des radicaux de l'Uoif (Union des organisations islamiques de France) qui est pilotée par le Maroc et l'Arabie saoudite.