Le journaliste japonais, Kenji Goto, que le groupe «EI» affirme avoir exécuté Le Japon a juré hier qu'il ne céderait pas face au terrorisme, après la diffusion d'un enregistrement attribué à l'EI annonçant la décapitation d'un deuxième ressortissant japonais. L'apparente exécution par le groupe Etat islamique (EI) d'un second otage japonais enlevé en Syrie a mis hier le monde en émoi, Tokyo qualifiant d'ignoble cet acte fermement condamné par la communauté internationale, tandis qu'Amman s'est dit «déterminé à tout faire» pour sauver la vie d'un pilote jordanien aux mains des jihadistes. «Nous en sommes outrés et condamnons (cet acte) avec la plus grande fermeté», a déclaré le porte-parole du gouvernement nippon, Yoshihide Suga. Il a jugé «hautement probable» l'authenticité de la vidéo relatant l'exécution de l'homme identifié comme étant le journaliste Kenji Goto, enlevé l'automne dernier en Syrie. L'EI avait déjà annoncé il y a une semaine avoir tué un premier otage japonais, Haruna Yukawa, capturé en août en Syrie, avant que Kenji Goto n'aille à sa recherche et ne soit enlevé à son tour fin octobre ou début novembre. «C'est un acte de terrorisme ignoble contre lequel je suis très en colère», a renchéri le Premier ministre Shinzo Abe, visiblement ému. «Nous ne pardonnerons jamais aux terroristes», a-t-il poursuivi. «Le Japon est fermement résolu à prendre ses responsabilités en lien avec la communauté internationale pour combattre le terrorisme» et pour que ceux qui en sont responsables «soient traduits en justice». M.Abe a adressé ses condoléances aux proches de l'otage et déploré que tous les efforts du gouvernement n'aient pas permis de le sauver. «Je n'ai pas de mots pour dire la peine que la famille doit ressentir, le gouvernement a fait le maximum pour gérer cette crise, c'est très regrettable», a reconnu le Premier ministre. «Kenji est parti. Je ne peux trouver de mots face à cette triste mort», a réagi devant les caméras la mère de la victime, Junko Ishido. Réagissant quelques heures plus tard, Amman a aussi «vivement» condamné l'exécution de M.Goto et a assuré «n'avoir épargné aucun effort, en coordination avec le gouvernement japonais, dans le but lui sauver la vie». Placée en porte-à-faux, la Jordanie s'était dite prête à libérer la prisonnière Sajida al-Rishawi, mais exigeait une preuve de vie de son pilote capturé en décembre après l'accident de son F-16 en Syrie, où il menait un raid sur des positions de l'EI dans le cadre de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis. Dans la nouvelle vidéo diffusée samedi sur Twitter, on voit M.Goto en tenue orange à genoux, à côté d'un homme debout, masqué et tout de noir vêtu, avec un couteau à la main. La dernière image présente un corps sans vie. Selon le centre de surveillance des sites islamistes SITE, le bourreau à l'accent britannique est le même que sur les précédentes vidéos de décapitation d'otages occidentaux par l'EI. Cet homme affirme que l'exécution de Kenji Goto punit la «participation irresponsable» du Japon à la guerre de la coalition internationale contre les jihadistes. Les réactions ont afflué dans la nuit et la matinée d'hier: le président américain Barack Obama a condamné un «meurtre odieux». Son homologue français François Hollande a fait part de son indignation, soulignant que la France était «solidaire du Japon dans cette nouvelle épreuve». Le Premier ministre britannique, David Cameron, a qualifié cet acte de «méprisable» et «effroyable» «C'est un rappel de plus que l'EI est l'incarnation du mal, sans égard pour la vie humaine», a-t-il jugé. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a condamné «dans les termes les plus énergiques l'assassinat barbare de Kenji Goto, qui souligne la violence que beaucoup ont subi en Irak et en Syrie». Il a de nouveau «appelé à la libération inconditionnelle de tous les otages détenus par Daesh (EI) et d'autres». Outre les deux japonais, l'EI a revendiqué depuis la mi-août l'exécution de cinq otages occidentaux: les deux journalistes américains, James Foley et Steven Sotloff, ainsi qu'un troisième américain, l'humanitaire Peter Kassig, deux humanitaires britanniques, David Haines et Alan Henning, tous enlevés en Syrie.