Bien que les deux campus d'Aboudaou et Targa Ouzemour aient été rouverts, les blocs pédagogiques sont restés bloqués par les opposants à la reprise des cours. Annoncée pour hier, la reprise des cours à l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa n'a pas eu lieu. Si les deux campus de cette université ont rouvert leurs portes, ce n'est pas le cas des blocs pédagogiques et des amphithéâtres, restés fermés au nez et à la barbe des étudiants désirant y pénétrer. «Nous nous sommes présentés ce matin avec l'espoir de reprendre nos cours, nous avons certes pu accéder dans les deux campus, mais les blocs pédagogiques ont été bloqués par des tables dressées par les opposants à la reprise», expliquait, hier matin, une étudiante qui s'est déplacée de la région de la vallée de la Soummam croyant en la fin du calvaire qui n'a que trop duré. Comme elle, des étudiantes et des étudiants étaient nombreux à se présenter hier matin dans les campus pour repartir bredouilles hier matin en découvrant que finalement rien n'a été réglé. Pourtant, avant-hier, tout indiquait que la situation allait se rétablir et que les étudiants allaient enfin reprendre les cours. Mais c'était compter sans la détermination des opposants à la reprise des cours. «Lorsque nous sommes arrivés nous avons eu directement un pressentiment que rien n'avait été réglé; le mouvement au sein des campus indiquait à lui seul que le rétablissement attendu n'est pas au rendez-vous», soulignait hier un autre étudiant au campus d'Aboudaou. Une autre assemblée générale des étudiants de la CLE coordination locale des étudiants a été tenue, avant-hier, au campus d'Aboudaou pour justement décider des suites à donner à leur mouvement de grève. Elle fait suite à une autre AG organisée devant la bibliothèque centrale du campus de Targa Ouzemour sans déboucher sur une quelconque décision. La concertation continuelle entreprise par la CLE trouve sa raison d'être dans le risque d'une année universitaire blanche. Les nombreuses réunions entre les meneurs, les cadres du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, et l'administration du rectorat, tenues avec les étudiants grévistes, ont également influé sur cette évolution qui s'est matérialisée, pour l'heure par la levée du blocage des deux campus Aboudaou et Targa Ouzemour, fermés depuis plus de trois mois. A la faveur de la réintégration de 23 étudiants exclus et la promesse d'inscription des 117 autres dans d'autres universités cela a dégelé quelque peu la tension en vigueur. L'autre revendication relative à l'accès au master sans conditions a été également satisfaite avec cependant la condition liée au choix de la spécialité, qui dépendra des résultats pédagogiques de chaque candidat et des capacités d'encadrement. Même les demandes de réorientation sont acceptées et seront concrétisées conformément à la règlementation».