La police n'a pas franchi l'enceinte universitaire. Le mobilier de l'université a été saccagé. Le mobilier du rectorat de l'université de Béjaïa n'est que décombres suite à la colère des étudiants. La tension est, en effet, montée de plusieurs crans, hier, à l'université de Béjaïa. En raison d'une altercation qui aurait éclaté entre les responsables de l'université et les étudiants autour de l'usage du bloc des travaux dirigés (TD), la colère a vite pris pour se traduire sur le terrain par un rassemblement devant le rectorat. La nouvelle de «l'agression» a fait le tour des deux campus. Conséquemment, des assemblées générales ont été organisées spontanément pour décider d'une réaction appropriée. «un responsable de l'université de Béjaïa, accompagné par le doyen de la faculté de droit et des agents de sécurité, a agressé physiquement un étudiant de la faculté de droit qui se préparait à assister à une assemblée générale organisée par le comité de la même faculté, lui causant une légère blessure au visage», déclarait hier un membre de la coordination autonome des étudiants à Aboudaou. Ces derniers ont alors entrepris une marche vers le rectorat où leurs camarades du campus Targa Ouzemour, ayant eu vent de cet incident, s'étaient déjà rassemblés devant le siège du rectorat pour les attendre. «Notre camarade a fait l'objet d'une agression ce matin. Ce que nous ne pouvons tolérer», indiquait hier un autre membre de la coordination locale des étudiants de Béjaïa, expliquant que «l'acte a été filmé par des étudiants au moyen de leurs téléphones portables». Et d'ajouter: «La coordination locale autonome des étudiants de Béjaïa, a tenu deux assemblées générales au niveau des deux campus Targa Ouzemour et Aboudaou pour dénoncer «cet acte d'un autre âge et procéder à la fermeture du rectorat». De son côté, le recteur de l'université de Béjaïa a démenti l'information. «C'est plutôt moi qui ai fait l'objet d'agression», rétorque-t-il. Dans la foulée, le professeur Djoudi Merabet s'est indigné de cette montée de tension suspectant «une volonté de nuire au sein de l'institution». «J'ai tout fait pour cette université», dit-il sur un ton amer, qui illustre toute la situation tendue que vit cette université. Alors que le conflit autour des revendications estudiantines soulevées à travers une grève depuis plusieurs jours n'en finit pas de s'enliser, voilà qu'une autre affaire éclate au grand jour pour faire de cette université un champ de contestation tous azimuts. Les policiers ne sont pas intervenus hier. Ils n'ont même pas franchi l'enceinte universitaire.