«Sellal et Yousfi sont responsables du pourrissement, ils veulent nous imposer avec force ce projet», a proprement déclaré M.Bouhafs, militant anti-gaz de schiste. Entre le gouvernement et la population du Sud, l'impasse se poursuit. La rencontre entre la délégation de In Salah et le Premier ministre prévue ces jours-ci à Alger a été annulée. «Il n'y aura aucune rencontre», a confié Abdelkader Bouhafs, militant anti-gaz de schiste en précisant que «le Premier ministre Abdelmalek Sellal n'a pas voulu nous recevoir». Joint par téléphone, ce militant n'a pas caché sa déception. «C'est malheureux qu'un Premier ministre reçoive les militants de la JSK et ne cherche pas à rencontrer les représentants du Sud après 33 jours de contestation», a-t-il déploré en estimant que c'est un mépris vis-à-vis de la population du Sud. Même la commission de suivi, exigée par les habitants du Sud pour s'assurer que les travaux n'auront pas un impact sur la population, risque de ne pas voir le jour. «Depuis quatre jours nous n'avons reçu aucune réponse à cette question», a affirmé M.Bouhafs qui accuse le Premier ministre et le ministre de l'Energie d'être responsables de la situation.«Sellal et Yousfi sont responsables du pourrissement, ils veulent nous imposer avec force ce projet», a proprement déclaré M.Bouhafs tout en assumant ses dires. Pour faire preuve de bonne volonté à l'égard des autorités, M.Bouhafs a souligné qu'ils ont appelé les gens à reprendre leurs activités, mais en vain. Le gouvernement n'a pas joué le jeu, bien au contraire il a laissé les choses empirer. Notre interlocuteur craint qu'il y ait un dérapage. «La situation risque de nous échapper», prévient-il en ajoutant: «Les gens nous reprochent d'avoir opté pour l'apaisement sans pour autant réussir à arracher nos revendications.» Selon Bouhafs, la mobilisation est toujours de mise. «La population n'a pas confiance en les propos des responsables qui rassurent que l'exploitation du gaz de schiste n'a aucun danger sur l'environnement et la santé des citoyens», a soutenu notre interlocuteur. Devant le refus du gouvernement de céder, les jeunes de In Salah ne se laissent pas faire. Ces jeunes se sont déplacés sur le site du forage et y comptent camper sur place jusqu'à satisfaction de leur revendication. La population de In Salah réclame l'arrêt des travaux du 2e puits de Ahnet 2, ce que rejette le gouvernement. «Nous avons dit et expliqué à maintes reprises, notamment après le dernier Conseil restreint, que Sonatrach menait actuellement une étude pour faire connaître le potentiel d'énergies non conventionnelles de l'Algérie», a déclaré M.Sellal à la presse, en marge de la clôture de la session d'automne du Conseil de la nation, précisant que les estimations découlant de certaines études avançaient d' «importantes» réserves.