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Confusion sur le dossier du gaz de schiste
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 22 - 01 - 2015

Le gouvernement s'apprête t-il à reculer sur le gaz de schiste, moins d'un mois après des déclarations fracassantes du ministre de l'Energie sur une avance du calendrier pour l'exploitation de ces gaz, plus tôt que prévu ? Les manifestations « non stop » organisées dans les villes de l'extrême sud du pays, et plus particulièrement à In Salah, depuis cette déclaration (c'était le 27 décembre 2014), ont obligé le gouvernement à dépêcher sur place des émissaires, dont Youcef Yousfi, un des partisans de l'exploitation des gaz de schiste, ou shale gas, des experts et, surtout, le patron de la Police nationale, annoncé comme émissaire du président de la République.
La « protesta » contre le gaz de schiste, menée en réalité par les populations du sud du pays, à Tam, In Salah, Adrar, notamment, n'a pas été, pour autant, soutenus ni fortement appuyée par la société civile du nord du pays, notamment les ONG et les associations versées dans la défense de l'Environnement. C'est, donc, seules que les populations de In Salah luttent pour que leurs voix, leurs inquiétudes soient entendues, sinon prises en considération. Le général major Abdelghani Hamel s'est rendu sur place et a discuté avec les anti-gaz de schiste de In Salah. On peut être sûr qu'il a au moins rapporté fidèlement ses discussions au président de la République.
D'autant que des rumeurs bruissent, depuis quelques jours, sur une possible intervention du Président Bouteflika pour geler toute décision concernant l'exploitation, et l'entrée en production de ce type d'énergie non conventionnelle. Au moins, pour quelques années. Et ce, autant pour calmer la fronde qui gronde au Grand Sud, que de donner une chance à ne pas aller, pour le moment, au gaz de schiste.
La « reculade » du gouvernement sur le gaz de schiste est, en fait, perceptible, puisque mardi, à Mascara, le ministre de l'Energie Youcef Yousfi a déclaré que le gouvernement est, actuellement en phase d'évaluation et d'étude technico-économique du projet d'exploitation du gaz de schiste. Mieux, rassurant, il a précisé que le gouvernement « n'a pris, à ce jour, aucune décision définitive concernant l'exploitation du gaz de schiste et effectue, actuellement, une évaluation technico-économique de ce projet ».
Or, le 27 décembre dernier, au bassin d'Ahnet, à In Salah, où a été foré le premier puits de gaz de schiste, le ministre de l'Energie avait dit, sur un ton triomphaliste: « nous assistons au succès de la première opération réelle de l'exploration de gaz de schiste, dans le bassin d'Ahnet où nous avons réussi à produire du gaz extrêmement compact situé dans des roches imperméables ». Ce puits « nous laisse envisager la possibilité d'aller de l'avant dans l'exploitation éventuelle de ces ressources gazières non conventionnelles », a-t-il dit, avant de préciser sa pensée: « ces ressources étant, certainement, très importantes et utiles pour le pays, nous ne pouvons pas les laisser inexploitées ».
Le forage, à In Salah, du puits d'Ahnet, le AHT1 H2, premier puits-pilote de gaz de schiste, en Algérie, a été entamé, en août 2008, sur une profondeur de 1.800 m en vertical et de 2.000 m en horizontal. Dans le même bassin d'Ahnet, le groupe Sonatrach a déjà entamé le forage d'un deuxième puits-pilote, AHT1 H1, sur les cinq puits d'exploration prévus, à cet effet. Techniquement, l'Algérie est positionnée à la troisième place mondiale pour ses réserves de gaz de schiste récupérables, et dispose selon le rapport mondial du département américain de l'Energie d'un potentiel récupérable de 6.440 milliards de m3 de gaz. Maintenant que le gouvernement s'est dévoilé, que le mouvement anti-gaz de schiste prend de l'ampleur, au sud du pays où une formidable mobilisation tient la dragée haute à toutes les tentatives pour faire passer « la pilule », y compris des déclarations de certains partis, il est évident que toutes les parties doivent faire une pause. Au moins pour que l'opinion publique ne soit pas trompée par des campagnes médiatiques qui soutiendraient, tel ou tel camp. Aux Etats-Unis, où l'exploitation des shale oil et shale gas (pétrole de schiste et gaz de schiste) est menée, tambour-battant, par les grands lobbies, notamment le clan texan, en dépit d'une forte opposition d'ONG anti-gaz de schiste, des études ont montré que des zones où est exploité ce type d'hydrocarbures fossiles, sont devenues des zones sismiques. En Europe, aucun pays de l'UE ne s'est aventuré à l'exploration, encore moins l'exploitation du gaz de schiste, notamment en France, et en dépit des campagnes, même avec des pots-de-vin, de certains groupes pétroliers.
POT DE TERRE CONTRE POT DE FER
En Afrique du Sud, une autorisation a été donnée pour des explorations de gaz de schiste, avec des études d'impact sur l'environnement et la nappe phréatique. En Algérie, malheureusement, rien de tout cela n'a été fait. C'est une des raisons de la colère des gens de In Salah, qui n'ont demandé, lors de leur rencontre avec M. Yousfi, qu'un moratoire sur le gaz de schiste. Ni plus, ni moins, avertissant qu'ils ne veulent que la mise en place d'une enquête approfondie et un moratoire ; sur les effets de l'hydro-fracturation, sur la nappe phréatique et l'Environnement dans leur région, In Salah, une zone pleine de potentiel gazier. En réalité, le gouvernement de M. Abdelmalek Sellal, a fait passer et entériner par le Parlement, son plan d'action quinquennal qui a confirmé l'option du développement des ressources énergétiques non conventionnelles, principalement les gaz de schiste. Ce choix devait, fatalement, consacrer le recours à fracturation hydraulique, une technique controversée, dénoncée par les ONG et les écologistes pour sa propension à polluer les nappes d'eau, outre son immense désavantage de consommer beaucoup d'eau dans des régions désertiques.
Dans le secteur énergétique, le gouvernement avait, en fait, affirmé sa volonté, d' « intensifier l'effort d'exploration » et « accroître les réserves d'hydrocarbures, par nos moyens propres et en partenariat », selon le plan d'action du gouvernement, qui, sous-couvert d' « assurer la sécurité énergétique à long terme et maintenir un niveau de développement compatible avec les besoins nationaux, en matière de développement économique et social », donne le feu vert à l'exploration des hydrocarbures, qui se fera, aussi bien, pour les « ressources conventionnelles » que celles « non conventionnelles, dont le potentiel est prometteur ». Le coût d'un forage pour l'exploitation de gaz de schiste est compris entre 10 et 15 millions de dollars. Selon des experts du groupe Sonatrach, ces prix sont considérés « élevés », à l'heure actuelle, en comparaison avec certains pays, dont les Etats-Unis. Une chose est sûre: le mouvement anti-gaz de schiste a resserré les rangs dans le grand sud du pays, du Touat au Gourara, du Hoggar au Tassili. Toutes ethnies confondues, qui, de leurs oasis, ne comprennent pas que la chute du cours du baril puisse hypothéquer leur environnement, leur habitat, leur mode de vie.


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