Peu d'opportunités sont proposées aux jeunes des centres de formation professionnelle. Chaque année, des milliers de jeunes issus des centres de formation professionnelle, certificats d'aptitude professionnelle en poche se retrouvent à errer et à sillonner les grands boulevards et les zones d'activités en quête d'un travail. Ils sont formés pour alourdir la liste des chômeurs déjà longue. Peu d'opportunités leur sont proposées. Ils sont souvent recrutés pour des petits boulots conjoncturels et saisonniers. Comme leurs camarades des universités, leurs diplômes ne valent rien sur le marché de l'emploi, et les entreprises qui veulent volontiers les recruter ne sont pas légion. On leur reproche leur manque de qualification et d'expérience. Les politiques successives, aussi anachroniques qu'incohérentes, ont souvent été stériles, incapables de mettre en place une politique générale, efficiente à long terme. Il faut dire que face à une économie en dépression et vacillante, évoluant en dents de scie, selon l'humeur du prix du pétrole, une vision globale de la situation reste difficile, voire impossible à définir. Les dispositifs de l'emploi servant de palliatifs ne sont qu'un cautère sur une jambe de bois car souvent accompagnés de procédures drastiques qui mettent la patience et la volonté du jeune demandeur d'emploi à rude épreuve. Le ministre de la Formation professionnelle dans un entretien accordé à El Moudjahid a annoncé le nombre de 700.000 inscrits dans les 80 instituts et 826 centres et annexes à travers le territoire national. Il a fait état de l'existence d'une nomenclature de 22 branches de formation et filières débouchant sur 369 filières spécialisées. Le responsable du secteur a également annoncé la suppression du mode de la formation continue et la fermeture de certaines filières ne répondant pas aux besoins locaux. Les infrastructures ont été renforcées de 2 instituts nouveaux et la promotion de 5 centres au statut de formation, 20 internats et 500 équipements flambant neufs. Pour le ministre, le premier réservoir doit assurer la relève de 80% du marché de l'emploi en soulignant «la nécessité impérieuse de l'adéquation de l'offre et la demande à l'heure de l'économie de marché». Un pari qui reste difficile à tenir vu la situation des PME en Algérie. Le secteur du bâtiment est celui où existe une forte demande d'ouvriers qualifiés, notamment avec le lancement des formules Aadl. Il accuse un grave déficit. A ce sujet, le ministre de l'Habitat avait déclaré que l'Algérie manque de main-d'oeuvre compétente dans ce domaine. Force est de constater qu'il n'existe aucune concertation entre les institutions de l'Etat pour définir les véritables besoins en matière d'emploi de chaque secteur et former en conséquence. Cela se fait sans étude et à l'emporte-pièce. Les statistiques confortent ce constat: le secteur forme seulement 4,8% de jeunes dans le bâtiment alors que la filière informatique détient à elle seule un taux de 60,78%. Un argument de plus pour voir proliférer les cybercafés. Ce n'est que cette année que l'on s'est rendu compte de la défaillance alors que des chantiers gigantesques de construction ont été engagés et en voie d'être achevés. A ce propos, il est prévu la réalisation d'un projet de formation des travailleurs dans le bâtiment entre le ministère de l'Enseignement et la Formation professionnels et ceux de l'Habitat et de l'Urbanisme et de l'Emploi et la Solidarité. Un projet encore au stade embryonnaire. Le ministre a fait état de la signature de 8 conventions-cadres avec des entreprises publiques et privées, des unions professionnelles, au cours de cette année, (Snvi, Cosider, SGP Gephac, SGP Indjab, SGP Indjab, SGP Sintra, SGP Ergthy Sté Adara et l'Uneb qui prendront en charge des stagiaires en formation résidentielle et en fin de cycle. 800 jeunes ont été, en mai dernier, placés dans des entreprises de construction telles que Cosider, Arab Contractors, pour apprendre le métier sur le terrain. Le secteur a bénéficié de 1000 postes d'emploi nouveaux et 5000 de pré-emploi. Des emplois qui restent temporaires et sous-payés.